Opinion

Billet d'humeur : Appel à l'aide

le mercredi 04 avril 2018
Modifié à 12 h 53 min le 04 avril 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Êtes-vous capable d’appeler à l’aide lorsque vous en avez besoin? Je réalise que je ne suis pas assez présente pour toi Stéphane. Quand tu traverses une crise, je suis là pourtant. On est là. On essaie de t’aider du mieux possible. De voyager tes parents. D’aller te voir à l’hôpital. De te soutenir. De se déplacer pour manger une bouchée avec toi. Afin de te changer les idées. Quand je peux, je te répète qu’on est là. Et c’est vrai. Mais le quotidien reprend le dessus. C’est le tourbillon entre la maison et le boulot. On est occupé de toutes parts. Dans nos vies respectives. Pourtant, il ne se passe pratiquement pas une journée sans que je pense à toi. À ton fardeau d’aidant naturel. Qui n’arrête pas de s’alourdir. Semaine après semaine. À toute la souffrance que tu vis et aux deuils que tu dois faire. Je sais que ce n’est pas toujours évident pour toi. Même si je répète à quiconque m’écoute que je te trouve bon de t’acquitter de ce rôle avant autant de naturel. D’empressement. C’est tout à ton honneur d’être si attentif. Humain. Proactif. Pour vous deux. Constamment.   Mais je comprends aussi l’endroit où tu souffres. Parce que tu es dans la force de l’âge. Et que tu n’avais pas envisagé d’avoir à t’occuper d’un proche malade qui lutte pour sa survie. Auquel tu tiens comme à la prunelle de tes yeux. Ce n’était pas dans tes plans. Ça ne devait pas arriver à un âge si tôt pour toi. En plus, qui a dit que ça devait nécessairement être toi l’aidant naturel?
«Mieux vaut la solitude que la présence d’un être qui, en dépit des apparences, reste sourd. Entend-on jamais le cri de ceux qu’on croit aimer?» -Jean-Paul Pinsonneault dans Les abîmes de l’aube
Ta situation est loin d’être facile. Et je ne voudrais pas être dans tes souliers. Juste d’y penser me suffit à être sonnée. Récemment, tu envoies des appels à l’aide. Et je t’en remercie. Parce que tu perds parfois patience. Que tu es fatigué. Usé. Que tu as mal. Ta cour déborde et ton presto passe parfois près de sauter. Devant toutes ses lourdes responsabilités supplémentaires qui te tombent sur les bras. Sache que tes appels à l’aide sont entendus. Même si je suis peut-être un peu maladroite dans ma façon d’y répondre.