Opinion

Billet d'humeur : Au rythme des saisons

le dimanche 18 avril 2021
Modifié à 14 h 22 min le 13 avril 2021
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Quelle est votre saison préférée? Je pense que je préfère de loin l’été. Parce que les journées rallongent. Que le soleil nous chauffe la couenne. Que même si je me couche plus tard, je me lève moins fatiguée qu’en hiver. Aussi parce que la vie est plus relaxe en général. Pour ne pas dire au ralenti. En raison de la chaleur peut-être. Mais aussi des vacances de tous et chacun. Des festivals (quand il n’y a pas de pandémie). Des jours fériés. J’aime bien aussi le printemps, ce prélude à l’été. On en a peu parlé, mais on lui doit une fière chandelle d’être aussi hâtif cette année. Personnellement, ça m’aide à garder le moral en ces temps de troisième vague. L’an passé, à pareille date, j’ai le souvenir de jours hautement plus gris. Plus froids. Et avec beaucoup plus de tensions dans l’air. Malgré l’omniprésence des arcs-en-ciel «Ça va bien aller». N’empêche que le printemps et l’automne sont des temps chargés de tâches. Porteurs d’une réalité que ne peuvent connaître ceux qui vivent à l’année dans un pays chaud ou dans un pays nordique. En particulier pour les propriétaires. Nos To do list doivent être semblables. Ranger les pelles. Le sel de déglaçage. Les appose-marches en caoutchouc. Retirer les cônes de protection sur les arbustes. Râteler le terrain. Laver les fenêtres. Sortir l’ensemble de patio. Étendre de la terre et/ou des semence sur le gazon. Acheter des fleurs. Les planter. Rajouter du paillis dans les plates-bandes. Etc. Quelques mois, plus tard, à l’automne, refaire la plupart des tâches à l’inverse. Sortir les pelles. Le sel de déglaçage. Protéger les arbres et arbustes à hiberner. Etc. Au terme d’une vie, je me demande combien de temps il nous faut pour vivre au rythme des saisons. Mais je préfère de loin ces changements qu’un statu quo. Parce que chaque saison a son charme. Comment résister à la flambée des couleurs dans les arbres à l’automne? À de gros flocons qui tombent par un beau soir d’hiver? Au spectacle de la vie qui reprend à travers des bourgeons de fleurs ou d’arbres au printemps? Doublé de la reprise du chant des oiseaux aux aurores et du parfum des fleurs qui embaume l’air?
«En cette saison printanière de l’année, quand l’air est doux et plaisant, ce serait une injure à la nature […] de ne pas aller voir sa magnificence et partager sa façon de relier le ciel à la terre.» -John Milton