Opinion

Billet d'humeur : Des cadeaux d'occasion

le mercredi 12 décembre 2018
Modifié à 11 h 56 min le 12 décembre 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Avez-vous acheté vos cadeaux de Noël? Pour ma part, j’ai pratiquement terminé. À une exception ou deux. Mais je sais ce que je veux acheter et où le trouver, ça ne devrait pas être un problème. J’ai innové cette année. Le fruit d’une réflexion depuis un moment. Parce que je trouve qu’on consomme trop et qu’on ne recycle pas suffisamment. Je glisserai dans des bas de Noël des cadeaux usagés. Dont des livres, un casse-tête et un shaker pour faire des cocktails. Sachant que certains de mes proches adorent lire ou faire des casse-têtes, je suis allée expressément faire un tour à une vente de livres d’occasion, puis à la friperie du Complexe le partage à Saint-Constant. Je suis tombé sur deux livres qui n’avaient jamais été ouverts. Dont le prix de vente original était encore inscrit à l’endos de la couverture. L’un d’eux va faire un malheur, j’en suis certaine. J’en ai déniché un autre avec l’autocollant «Coup de cœur», la marque de commerce des libraires chez Renaud-Bray. Je l’ai pris sans me poser davantage de questions. C’est ce que fais quand je magasine à cet endroit. Et je n’ai jamais été déçue de mes lectures. J’ai souvent donné à des organismes. Des articles dont je ne me servais plus. Et que je pensais qui pouvaient être encore utiles à quelqu’un. Mais j’ai peu magasiné d’articles de seconde main.
«Ce qui a de la valeur n’est pas neuf et ce qui est neuf n’a pas de valeur.» -Daniel Webster
Oui, il m’a fallu chercher un peu. Comme dans une vente de garage. Pour dénicher les articles que je voulais. Sans que ce soit trop défraîchi ou vieillot. Après tout, c’est pour offrir en cadeau. Mais j’y suis parvenue. J’ai vu aussi d’autres articles intéressants que j’aurais voulu si je ne les avais pas déjà. Je me suis aussi aventurée dans le département des vêtements. J’ai notamment trouvé un chandail rayé pour homme qui aurait bien fait à Jérôme. Mais je ne l’ai pas acheté. Par gêne. Par réserve. Par pudeur. J’éprouvais un malaise à l’idée de voir sa réaction lorsqu’il apprendrait qu’il n’est pas neuf. Parce que c’est un vêtement. Que c’est plus personnel. Qu’on le porte sur soi. Et que je n’ai jamais vu quelqu’un recevoir un vêtement usagé en cadeau de Noël. Visiblement, l’industrie du neuf a encore une emprise sur moi. Sur nous.