Opinion

Billet d'humeur : les douleurs chroniques

le mercredi 15 août 2018
Modifié à 10 h 00 min le 15 août 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Souffrez-vous de douleurs chroniques? En me levant ce matin, j’ai senti un élancement dans le bas du dos. Je pense être débalancée. Encore une fois. Heureusement, je vois mon osthéopathe cette semaine. Je me suis frottée avec du Myoflex. Autrement, j’aurais pris deux Motrin. J’ai mal dans le bas du dos depuis quelques mois. Je ne connaissais pas ça avant. Je me dis que mon corps vieillit. Que ma machine n’est plus aussi bien huilée qu’une neuve. L’usure s’accumule. Que certains mouvements, répétitifs ou non, me causent des douleurs au bas du dos. Au lendemain de la pratique de certains sports, dont le golf, je suis parfois endolorie. Moi qui n’ai jamais été flexible, me voilà encore plus raide au saut du lit. Ou après de longues minutes passées assise. Incapable de faire une pose complexe de yoga. Ce n’est rien de dramatique. Parce que c’est associé au sport ou à l’activité physique. C’est une douleur que je qualifiais de saine. En quelque sorte.  

«Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille!» - Charles Baudelaire  
  N’empêche qu’à chaque spasme au bas du dos, j’ai une pensée pour les gens qui souffrent de douleurs chroniques. Dues à la fibromyalgie. À un accident. Une malformation. Il paraît que c’est le cas pour un Canadien sur six. Parce que souffrir sans répit, c’est usant. Sur le corps. Sur le mental. La douleur est parfois assez forte pour rendre fou. D’autant plus qu’elle est invisible. Et parfois mal comprise. Au début des années 2000, j’ai subi une opération au genou. Après une déchirure du ménisque notamment. Ce qui devait être une guérison de trois semaines en a pris deux ans. Deux ans pendant lequel je ne pouvais plus aller voir mes amis disputer une partie de soccer ou de dekhockey sans fondre en larmes par la suite. Tant j’aurais voulu être sur le terrain. Jouer aussi. Dans des moments de rage, je suppliais mes sœurs de me prêter leur genou gauche. Elles qui ne sont pas sportives. Pendant presque deux ans, j’ai vécu avec une douleur chronique. Jour et nuit. Quoi que je fasse. Ou non. J’avais constamment mal. J’étais souvent irritée. En conséquence, j’étais parfois contrariée, bête. Il m’est arrivé de m’excuser à mes proches après les avoir rudoyés. Je réalisais que si j’avais la mèche aussi courte, c’est parce que je souffrais sans cesse. Heureusement dans mon cas, ça n’a pas duré.