Opinion

Billet d’humeur : Et si j’en avais besoin ?

le jeudi 30 juin 2022
Modifié à 15 h 09 min le 27 juin 2022
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Mes bottes de montagne, semblables à celles-ci, n’ont pas résisté à l’usure du temps. La colle des semelles a décollé! (Photo: Depositphotos)

Êtes-vous du genre à accumuler des objets?

Il faut que je sois en grande forme pour faire le ménage de mes tiroirs, d’un garde-robe ou du sous-sol Je dois être motivée par cette envie d’épurer mon environnement. Autrement, je perds mon temps. L’expérience me l’a démontré! Je prends un objet pour le jeter ou le donner et je finis par le remettre à sa place après de multiples tergiversations, au cas où j’en aurais besoin un jour...

Ce faisant, j’accumule des choses au fil des ans. Comprenez-moi bien; je ne souffre pas du trouble de l’accumulation compulsive. 

Chaque pouce carré du plancher de ma maison, d’une tablette ou d’un meuble n’est pas envahi par des magazines, des vêtements ou des casse-têtes. Mais mes armoires et garde-robes sont bien garnis.

Mon comportement vient en partie du fait que je déteste profondément le gaspillage. Comme pour la nourriture, rien ne me fait plus mal au cœur que de jeter des choux gras. J’ai longtemps rêvé d’endroits démocratisés qui vendraient des articles de seconde main en bon état comme c’est le cas désormais du complexe le Partage, du Village des valeurs ou de Marketplace sur les réseaux sociaux. Cette forme de commerce qui permet au vendeur de recycler, et à l’acheteur, de réduire son empreinte de consommation.

Je me doute aussi qu’il y a une part d’anxiété, voire d’insécurité, dans mon comportement. Et si j’en avais besoin un jour? On a tous déjà regretté de s’être départi de quelque chose. Et ça m’enrage exagérément de vouloir mettre la main sur quelque chose et de réaliser que je l’ai finalement jeté. Je sais, c’est intense.

Une part vient aussi sans doute du fait que je prends grand soin de ce que j’achète. Mais je réalise avec le temps que ce n’est pas toujours un gage de durabilité. Un exemple? J’ai ressorti du cabanon ma chaise de type plage. Pratiquement neuve. Rangée depuis 20 ans. Après avoir involontairement donné vie à un épisode à la Olivier Guimont pour l’ouvrir, je n’ai pas pu en profiter longtemps. Une barre en bois servant d’appui-tête s’est cassée dans le plus grand fracas dimanche!  

Je me souviens aussi de mes bottes de montagne – payées une fortune à l’époque – qui se sont décollées sous mes pieds lors d’un voyage au Costa Rica. J’ignorais que la colle des semelles pouvait autant sécher avec le temps.

Ça m’apprendra parfois à vouloir tout garder!

«Appliquez-vous à garder en toute chose le sujet milieu.»

-Confucius