Opinion

Billet d'humeur : l'amitié au travail

le jeudi 12 avril 2018
Modifié à 10 h 52 min le 12 avril 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Vous êtes-vous fait des amis de bureau?  Contrairement à dans la vie, on ne choisit pas souvent avec qui on travaille. À moins d'être le patron. Ou la responsable des ressources humaines qui embauche le personnel. Aussi, se retrouve-t-on avec des gens avec qui ont a peut-être plus ou moins d'atomes crochus. Ou à qui on n'aurait pas nécessairement adressé la parole dans d'autres circonstances. Parce qu'on ne se reconnaît pas en eux. Et, donc, que c'est plus difficile d'aller dans leur direction. Ou parce qu'on ne partage pas le même genre d'intérêts. Puis, il y a d'autres personnes avec qui le contact se fait tout seul. Rapidement. On apprend vite à se connaître. À avoir du plaisir à discuter. À blaguer. On prend plaisir à se retrouver. Jour après jour. Souvent, ce sont des gens qui nous ressemblent. Qui partagent les mêmes valeurs. Ou qui vivent la même réalité. On discute de trucs du bureau. En toute confiance parce que cette oreille est sûre. Digne de confiance. Elle nous permet de nous exprimer en toute discrétion. De ventiler, bien souvent. Puis, on échange parfois des trucs plus personnels. On parle de ce qui se passe dans nos vies.
«Le désir d’amitié est donc précisément un désir d’être compris, sollicité, apprécié pour nous-même.» - Francesco Alberoni dans L’amitié
Dans certaines circonstances, cet allié est parfois mieux que l'oreille du conjoint. Parce que la compréhension de notre collègue est plus grande. On se comprend. Parce que notre environnement de travail est le même. Ces amitiés-là, je les appelle les amitiés de bureau. Parce que notre relation se limite à cet environnement. Qu'on ne se voit pas en dehors du travail. On ne mange pas ensemble. On ne va pas au cinéma. On n’entretient rien d'autre. Ces amitiés ne sont pas moins importantes. Dans quelques cas, une amitié de bureau franchit une étape de plus. Celle de la fraternité hors du travail. J'invite un tel dans mon intimité. Ou je suis invitée chez une autre. Pour une fête ou pour faire un tour en kayak. Je ne me sens pas mal de me pointer chez elle sans m'annoncer. Et touchée droit au cœur de la voir apparaître dans mon quartier pour chercher mon chat perdu. Quand vient l’heure des départs, des changements de carrière ou de la retraite, on se croise les doigts bien fort pour que ces amitiés survivent.