Opinion

Billet d'humeur : Le bonheur des autres

le mercredi 03 octobre 2018
Modifié à 12 h 00 min le 03 octobre 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Êtes-vous capable de vous réjouir du bonheur des autres? Notre journaliste recrue Vicky a pris l’avion il y a quelques jours. Pour la toute première fois. Et pas pour faire n’importe quel voyage. Au diable les tout-inclus! Elle a opté pour l’Europe avec son chum. La visite de trois pays. Rien de moins. Elle a entre autres choisi se rendre à Paris. Ce dont elle rêve depuis qu’elle est toute petite. À n’en pas douter, on peut d’ores et déjà prédire qu’elle fera un voyage qu’elle n’oubliera jamais. Puis, Vicky ne le sait pas encore, mais elle risque d’avoir la piqûre... Comme elle prenait l’avion en soirée, elle a travaillé durant la journée. On voyait qu’elle était énervée comme une puce. Qu’elle flottait sur un nuage. Et tout le monde partageait son bonheur. Parce qu’on pouvait se mettre à sa place. On a passé la journée à la taquiner. À lui demander si sa valise était faite. À lui redemander à quelle heure était son vol. Cette solidarité était belle à voir. Parce qu’il aurait en être autrement. Plusieurs de mes collègues ont souvent pris l’avion dans leur vie. Peu importe pour quelle destination. Et quel type de voyage. Ils auraient pu être blasés. Ignorer son état d’excitation. D’autres auraient pu la jalouser. Ou carrément se foutre de ce qu’elle se préparait à vivre. Sur cet aspect, je considère que je suis choyée par mes collègues de travail. Parce qu’on entretient généralement de belles relations entre nous. Des relations un peu plus familiales. Qui débloquent sur une certaine forme de solidarité. De sensibilité.
«Ayant médité la douceur et la compassion, j’ai oublié la différence entre moi et les autres.» - Milarepa, moine bouddhiste tibétain
Quand Audrey et Mélanie ont annoncé à quelques semaines d’intervalle que leur chum respectif les avaient demandées en mariage, tout le monde s’est réjoui. On voulait connaître tous les détails. On était contents pour elles. Sans nécessairement que ce soit nécessairement notre rêve. Or, il paraît que ce n’est pas ainsi partout. Aussi généralisé. Parce que selon les milieux de travail, c’est parfois chacun pour soi. M’a-t-on déjà dit. C’est triste qu’il en soit ainsi. Parce que se mettre à la place de quelqu’un qui vit un bonheur, c’est s’oublier un peu. Puis c’est aussi avoir le cœur plus léger pendant un moment. Et ça fait toujours du bien.