Opinion

billet d'humeur : L’odeur de la nature

le mardi 30 août 2022
Modifié à 13 h 59 min le 31 août 2022
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

(Photo: Depositphotos)

Quel est pour vous le sens le plus important?

Difficile de choisir si on me demandait un jour de me priver d’un de mes sens. Ça reviendrait à me demander si je préfère ma main à mon pied. L’un me sert autant que l’autre, mais pour des tâches différentes.

N’empêche que je vous en ai déjà glissé mot ici; si je pense avoir un sens plus développé que les autres, c’est celui de l’odorat.

Il y a plusieurs années, j’avais surpris mon ancien patron, venu me parler dans l’encadrement de ma porte de bureau un lundi matin. Au bout de quelques instants de discussion, j’avais flairé (!) qu’il portait un nouveau parfum et je lui avais fait un compliment. Il n’en revenait tout simplement pas, puisque nous étions à bonne distance.

À contrario, mon odorat est tout autant développé pour détecter les mauvaises odeurs. Que ce soit quelqu’un qui a trop chaud, des cheveux dus pour un shampoing ou le passage d’une moufette sous la fenêtre de ma chambre pendant la nuit. Ça m’indispose tellement que ça occupe tout mon esprit. Plus rien d’autre ne semble exister.

Lorsque je repense au dernier appartement où a vécu ma grand-mère, j’ai immédiatement le souvenir de l’odeur des pommes et de légumes (oignon et patates, notamment) qui embaumait son portique. Parce que l’endroit était frais, elle en avait fait sa chambre froide en quelque sorte.

Et pour moi l’Estrie, c’est avant tout l’odeur de la nature à la rosée du matin et au serein du soir. Qui tombe sur les pins et la nature sauvage. Et qui embaume l’air à chaque respiration.

Je peux affirmer sans me tromper que c’est ainsi que je suis tombée en amour avec cette région où mon oncle a un chalet depuis toujours. Bien avant d’être séduite par ses montagnes et ses vastes espaces.  

À la sortie de la voiture, cette odeur de la nature me happait dès que je mettais le pied au sol. Et me faisait sentir bien.

Et chaque fois que j’y retourne, le charme opère de nouveau. Mes épaules tombent. Je me sens arrivée à destination en quelque sorte. Home sweet home.

C’est rien de moins pour moi que l’odeur du bonheur qui m’amène à des prendre de grandes et perpétuelles respirations avant de m’extasier. De celles que mon entourage s’explique parfois mal!

 

«Toutes les odeurs sont dans la nature.»

-Hélène Gingras