Opinion

Billet d'humeur : Nature côté sauvage

le lundi 19 septembre 2022
Modifié à 15 h 17 min le 19 septembre 2022
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Ces craquias ne sont qu'en apparence inoffensifs! (Photo: Le

Appréciez-vous la nature à son état le plus sauvage?

J’ai un bout d’épine dans un doigt depuis quelques jours. J’avais bien vu que la mauvaise herbe en possédait; longues, bien pointues et omniprésentes sur toute la tige. Même si je portais des gants en caoutchouc doublés, ça n’a pas suffi à m’épargner.

J’ai réussi à retirer une épine, mais pas l’autre. Si bien qu’elle se rappelle à ma mémoire de temps à autre. Quand je saisis un verre, par exemple. Je ne la vois pas. Pas encore. Parce que je connais la chanson. C’est comme pour les épines de mon rosier sauvage avec lesquelles je me pique pratiquement chaque automne en le taillant. L’épine va causer une petite inflammation au bout de quelques jours. Et je pourrai faire une minuscule entaille pour la retirer.

Si seulement mes mésaventures de jardinage s’étaient arrêtées là ce jour-là...

Je ne sais pas comment j’ai fait mon compte. Sûrement en me relevant. Je ne m’en suis même pas aperçue. C’est quand j’ai porté une main à ma tête pour me gratter que je me suis rendu compte que j’avais un «pic pic» dans les cheveux. Que dis-je? Au moins sept à huit!

Appelez-les comme vous voulez; craquias ou bardanes, ça pique et c’est tenace! J’ai réussi à en retirer deux seulement. De peine et de misère en tirant mes cheveux sans ménagement. Puis, j’ai réservé le reste de l’opération pour la douche, avec du revitalisant et une brosse.

J’ai pris le parti d’en rire. Qui a des «pics pics» dans la tête à 50 ans? Ce n’est pas une maladresse d’enfant? Et sur les vêtements normalement?

«Quand on observe la nature, on y découvre les plaisanteries d’une ironie supérieure.»

-Honoré de Balzac

Sous la douche, j’ai eu une pensée pour les animaux. À part peut-être se frotter contre un arbre, je ne vois pas comment ils arrivent à s’en départir. Le temps, sans doute.

Pendant que je m’arrachais les cheveux, je me suis rappelé la fois où, petite, je m’étais endormie avec une gomme balloune. Au matin, j’en avais partout parce que j’avais tourné ma tête sur l’oreiller.

Ma mère était en colère, et j’avais passé un mauvais quart d’heure avant qu’elle m’envoie chez la coiffeuse pour une coupe d’urgence.

Cette fois-là, ce n’était pas la faute de la nature. Quoique de la gomme de sapin ou d’épinette dans la tête, j’imagine que c’est aussi difficile à ôter!