Opinion

Billet d’humeur : Rage au volant

le jeudi 09 juin 2022
Modifié à 13 h 14 min le 06 juin 2022
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Il y a quelques jours, j’ai assisté à un violent cas de rage au volant. (Photo: Depositphotos)

À quand remonte votre dernière frousse sur la route?

Quand je suis rentrée au bureau ce matin-là, j’étais blanche comme un drap. Je le sais parce que je me suis regardée dans le rétroviseur avant de descendre de la voiture.

Je venais d’être témoin d’un cas de rage au volant sans pareil entre deux automobilistes sur l’autoroute 930. Je dis deux, mais c’est faux. Je n’ai vu qu’un seul conducteur enragé. Qui a multiplié les manœuvres dangereuses parce qu’il était hors de lui vis-à-vis d’un autre conducteur.

Honnêtement, je ne sais pas ce qui s’est passé.

J’avais remarqué le VUS blanc parce qu’il transportait un labrador noir. Dont la tête sortait par une fenêtre arrière du véhicule. Je me souviens d’avoir été attendrie.

Trois feux de circulation plus tard, je l’ai dépassé par la gauche en jetant à nouveau un œil au chien. C’est là que je me suis rendu compte que le conducteur était occupé par ce qui se passait devant lui. Un automobiliste lui envoyait un doigt d’honneur bien senti, le bras tendu haut dans les airs via sa fenêtre abaissée.

C’est déplorable, mais j’ai déjà vu des automobilistes agir de manière similaire. C’est la suite qui dépasse tout entendement.

Le conducteur enragé a soudainement mis les freins - je vous rappelle qu’on se trouvait sur l’autoroute 930 dans une zone où la limite de vitesse est de 90 km/h -. Il a ensuite volontairement changé de voie pour barrer la route au conducteur du VUS. Lorsque celui-ci a voulu changer de voie, il lui a à nouveau coupé le chemin en freinant.

Si le conducteur du VUS n’avait pas profité d’une brèche et de la puissance de sa voiture pour se faufiler entre les voitures et réussir à dépasser le conducteur enragé, je ne sais pas ce qui serait arrivé. Néanmoins, sa manœuvre n’a fait qu’attiser la colère de l’autre parce que ce dernier a voulu le prendre en chasse. En vain parce qu’il y avait du trafic. Ce qui l’a amené à accélérer, changer de voies et freiner archi brusquement.

Je me répète; je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais il s’en est fallu de peu pour que ce dernier cause un accident ou un carambolage en impliquant des gens qui n’avaient rien à voir avec lui. Je suis en colère à mon tour qu’il ait mis ma vie en danger.

«Lorsque les mains sont liées, la rage monte au cerveau.»

-Oskar Panizza