Opinion

Billet d'humeur : Sauver Noël à tout prix

le mercredi 25 novembre 2020
Modifié à 15 h 53 min le 24 novembre 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Avez-vous pris une décision? Fêterez-vous Noël cette année? On ne se fera pas d’accroires, le gouvernement se doutait que des gens se seraient rencontrés en cachette. Pour déballer des cadeaux. Des familles auraient continué de louer des salles pour se retrouver. Comme elles le font depuis toujours. Tradition oblige. Dans ce cas-ci, respecter les traditions est tout aussi sacré que le sont les cerises dans un gâteau forêt noire… Alors, pour éviter les débordements, le gouvernement a mis des balises. Inventé un contrat social. Quatre jours de célébrations maximum. Avec 10 personnes tout au plus. Mais ce n’est pas parce que c’est permis que c’est nécessairement une bonne idée. La pire combinaison est de réunir les petits-enfants et grand-papa dont la santé est fragile. De permettre à tous de piger dans le plat de pinottes. De manger ensemble. Comme si rien n’était. Ce qui implique de retirer son masque. Idem quand vient le temps de sabler le champagne. Traitez-moi de Grincheux, si vous voulez. Mais je n’en peux plus de ceux qui disent «On va faire attention». Comme si on sous-entendait que tous ceux qui ont attrapé la COVID-19 ont négligé des règles de sécurité. J’en prends pour exemple une résidence privée du territoire. Où le coronavirus a fait des ravages mortels. Alors que toutes les règles de la Santé publique étaient respectées à la lettre. «Bof! Je n’en mourrai pas», réplique un autre. C’est peut-être vrai. Mais encore ce week-end, je lisais des témoignages à propos de gens guéris. Qui ont toutefois perdu le goût. Une part de l’ouïe. La mémoire. La faculté de marcher. Qui ont le souffle court. Des mois plus tard. Probablement que personne dans ma famille ne sera porteur de la COVID-19 à Noël. Mais il y a toujours un risque. Ou d’être asymptomatique. La culpabilité a le bras long…
«Tous les rêves ont un prix.» -Marc Levy
J’en suis à évaluer avec ma famille le niveau de confort de chacun. À l’idée de se réunir. Sous quelle forme également. Pour moi, ce qui dessine à l’horizon, c’est néanmoins tout le contraire de Noël. Qui se veut un moment pour être généreux. Bienveillant envers les autres. De prendre un verre. De jaser et de rire fort. De serrer nos proches dans nos bras. Pas de m’assoir loin d’eux comme s’ils avaient la peste. De les repousser au moindre rapprochement. Ça ne colle pas dans ma tête.