Opinion

Billet d'humeur : je suis maternelle

le mercredi 16 mai 2018
Modifié à 14 h 15 min le 16 mai 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Êtes-vous maternel ou non? Je n’ai pas d’enfant, ce n’est pas un secret. C’est sans doute pourquoi cette affirmation m’a tant marquée. Quelqu’un m’a dit que j’étais maternelle. Ah oui? Avec le recul, je me rends compte que j’ai effectivement plusieurs caractéristiques qui vont en ce sens. Je suis affectueuse. Envers les gens; faire une accolade à quelqu’un qui en a besoin. Envers les animaux; je prends constamment Alfi et Pikée pour les caresser. Les embrasser. Les bécoter. Je vais parfois jouer avec Thalie pour qu’elle se dégourdisse les pattes. Parce que sa maîtresse souffre à un pied, l’empêchant de prendre des marches. J’éprouve aussi ce besoin de protéger les autres. D’en prendre soin. De mes proches. De mes amis. Des membres de ma famille. De ma <@Ri>gang<@$p> au bureau. Instinctivement. Je cherche souvent à ce que tout le monde soit bien autour de moi. Heureux. Il m’arrive souvent de poser des gestes en fonction du bonheur d’autrui. Je n’hésite jamais à faire des compromis. Pour que tout le monde y trouve son compte. À mon détriment parfois. Paraît-il. Parce que ce n’est pas toujours possible de plaire à tout le moment en même temps. En toutes circonstances. Aussi, il m’arrive d’être blessée ou frustrée pour avoir voulu bien faire pour les autres.
«Fait d’héroïsme et de clémence, présent toujours au moindre appel, qui de nous peut dire où commence et où finit l’amour maternel?» -Maurice Chevalier dans Amour maternel
Être maternel, c’est dans la veine de l’art du don de soi. Du sacrifice. Pleinement assumé.  Encore une fois, je n’ai pas appris ça chez les voisins... J’ai longtemps pensé qu’une mère est automatiquement maternelle. Qu’elle se préoccupe des siens tout le temps. De leur bonheur. J’ai de nombreux souvenirs de ma mère qui s’efface, qui se prive pour nous, pour nous faire plaisir. À la table, c’était assez frappant. Ma mère ne s’est jamais resservie sans s’assurer qu’on avait auparavant tous mangé à notre faim. Ou assouvi notre gourmandise. Aussi, souvent est-il arrivé que tout le monde se serve une deuxième assiette sauf elle. Parce qu’il n’en restait plus. Même de son plat préféré. Elle savait s’en passer. Naïvement, je pensais que toutes les mamans agissaient ainsi. Ce n’est qu’au des années plus tard que j’ai connu des mères qui n’avaient pas du pareil comportement. Pas cette fibre maternelle. Comme quoi ce n’est pas inné.