Opinion

Billet : Trois p'tits chats, trois p'tits chats...

le jeudi 05 septembre 2019
Modifié à 9 h 52 min le 05 septembre 2019
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Pourquoi m’arrive-t-il toujours des histoires invraisemblables avec les animaux? À lire aussi: La nuit tous les chats sont gris Cohabitation difficile Le réservoir à eau chaude L’autre jour, ma mère m’appelle. Une chatte errante a accouché sur le côté de sa maison. Sous une haie. Elle ne sait pas quoi faire. Je lui promets de passer. Je trouve alors une petite chatte allaitant sa portée, étendue sur le mur de la fondation. Ma mère et moi n’imaginons pas la laisser à elle-même. Parce qu’il en résulterait une colonie de chats sauvages dans le quartier en l’espace de peu de temps. Dès le lendemain, un employé de la SPCA Roussillon se déplace, mais refuse de l’attraper parce qu’elle est sauvage. À mon avis, elle est davantage sur ses gardes en raison de ses petits. Il propose à ma mère de leur emprunter une cage. On lui suggère de la déposer près de la chatte à la nuit tombée avec un peu de nourriture. Et de vérifier aux demi-heures. Que c’est sans doute un meilleur moyen de l’attraper. Ou un autre animal sauvage affamé. Aussi la meilleure façon de passer une nuit blanche… On a finalement réussi au petit matin. Affamée, la chatte n’a pas su résister à une canne de nourriture fraîchement ouverte. Elle n’a pas apprécié d’être piégée. Et séparée de sa portée. J’avais le cœur serré. J’ai ensuite délicatement déposé dans une boîte les chatons qui n’avaient pas encore les yeux ouverts. Avaient-ils deux semaines? Ils miaulaient. À ma grande surprise, il y en avait sept. Dont deux qui étaient encore rattachés au placenta. J’ai même dû couper le cordon ombilical. L’un avait aussi une patte amochée. Le lendemain, je suis allée à la SPCA Roussillon. Pour avoir des nouvelles. J’ai su qu’ils avaient dû en euthaniser un. Que la patte d’un autre serait peut être amputée. Nouveau pincement au cœur. Mais ma plus grande surprise a été de savoir que les chatons n’avaient pas été reconfiés à leur mère. Parce qu’elle était trop sauvage et empêchait les employés d’en prendre soin. Repincement au cœur. Je ne suis pas nécessairement d’accord. Mais je ne veux pas non plus me présenter comme une experte. Ce qui m’a achevée, c’est d’apprendre que l’euthanasie guettait la chatte. Parce qu’il n’existe pas de programme à Delson pour défrayer le castrage des chats errants. Qu’à cela ne tienne, j’ai offert de débourser de ma poche. Je n’ai jamais eu de nouvelles. Et j’ai peur d’en prendre.
«Le monde pourrait vivre sans tuer ni animal ni végétal.» -Théodore Monod