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BMW X4 2019 : on l’M encore plus

le dimanche 08 juillet 2018
Modifié à 18 h 42 min le 08 juillet 2018
Le Guide de l'Auto
Article par Antoine Joubert

BMW a été le premier à ouvrir le bal de ce que j’appellerais les « inutilitaires ». C’est-à-dire, un utilitaire dont on a minimisé le côté pratique au profit du style et de la performance. On l’a d’abord fait avec le X6, puis avec le X4. Évidemment, cette formule à succès a eu pour conséquence d’inspirer plusieurs autres constructeurs, qui ont emboîté le pas avec des véhicules rivaux. Pensez au Porsche Macan, mais aussi au Mercedes-Benz Coupé GLC, visant directement l’acheteur de notre sujet. Il n’y a en fait qu’Audi qui n’a pas cru bon jusqu’ici d’entrer la danse, peut-être parce que l’on considère (avec raison) que le SQ5 peut également jouer ce rôle.

Qu’à cela ne tienne, les utilitaires de luxe à vocation sportive ont la cote. Les modèles se multiplient et la clientèle s’évertue à se différencier avec un produit distinctif. Voilà sans doute pourquoi BMW propose cette année pas moins de sept utilitaires, allant du X1 au X7. Bien sûr, cela inclut le X4, qui a déjà droit à une première refonte complète, malgré son arrivée en 2015.

Formule facile
Pour ce faire, BMW s’est carrément inspiré du X3, duquel on reprend l’essentiel des éléments. Même mécanique, même structure, même poste de conduite. Vous remarquerez d’ailleurs que la partie avant du X4 est en tout point identique à celle du X3, la distinction esthétique étant principalement attribuable à un arrière plus fuyant, plus élancé.

C’est donc d’abord pour une question de style que le BMW X4 2019 suscite la curiosité, dans la mesure où l’approche plus musclée et moins traditionnelle vous interpelle. L’an dernier, près de 1 200 acheteurs canadiens ont préféré cette approche à celle du X3, lequel demeure néanmoins cinq fois plus populaire.

À l’instar du X3, le X4 est offert en deux versions : le modèle xDrive30i et le performant M40i. Oui, encore la lettre M, que BMW s’amuse à mettre à toutes les sauces. Pourquoi? Parce que cette formule fait vendre, mais aussi parce qu’Audi et Mercedes-Benz font pareil avec les déclinaisons S et AMG.

C’est donc au volant du M40i que je me suis retrouvé, pour composer avec de magnifiques routes montagneuses et sinueuses de Caroline du Sud. Pour commencer, un mot sur l’habitacle, qui s’avère pour moi l’un des mieux conçus du segment. Évidemment, l’espace est plus restreint dans le coffre et la visibilité est parfois problématique, en raison de la ligne de toit. La planche de bord inclinée vers le conducteur est simple, efficace et surtout, esthétique. BMW a finalement réussi à faire de son système iDrive un modèle d’ergonomie, aucunement déroutant et très intuitif. On va même jusqu’à offrir l’application Apple CarPlay, et ce, sans que l’appareil mobile ait besoin d’un branchement. Il suffit de le placer sur la charge à induction et s’il est compatible, le tour est joué!

De belle facture, les matériaux utilisés à bord sont plus riches et plus esthétiques que sur le modèle antérieur. Et j’ajouterais que les sièges – fermes et enveloppants – sont absolument géniaux, dans la mesure où vous n’avez pas un important excès de poids.

Au-delà de la puissance
Soyons francs, BMW est d’abord un motoriste. Les mécaniques offertes sont la plupart du temps très efficaces, performantes et franchement étonnantes en matière de consommation de carburant. Le six cylindres en ligne turbocompressé du M40i n’échappe donc pas à cette règle, proposant un couple généreux, une puissance linéaire et une sonorité littéralement envoûtante. Selon le mode de conduite sélectionné, ce dernier devient plus réactif. Cela dit, il ne vous fait pas violence, se faisant presque oublier si vous ne faites qu’effleurer l’accélérateur.

Marié à une boîte automatique, elle aussi très efficace et munie d’un mode manuel, ce six cylindres produit 355 chevaux, soit un peu moins que celu du Mercedes-AMG Coupé GLC 43. Pourtant, les sensations sont plus vives et les accélérations plus rapides, BMW affirmant un 0-100 km/h en seulement 4,6 secondes (avec la mise en fonction du contrôle de lancement).

La grande beauté du BMW X4 M40i 2019 demeure cependant dans son comportement. Bien sûr, il est plus lourd qu’un coupé M2, et n’a pas non plus le même centre de gravité. Néanmoins, plusieurs éléments jouent en sa faveur et contribuent à une conduite plus agréable et sportive. Ainsi, on y retrouve des voies plus larges de 30 mm par rapport au X3, ce qui est relatif à la suspension adaptative M et la direction sport à assistance variable, et permet d’obtenir une conduite plus incisive et incroyablement précise.

Le tout est couronné d’un rouage intégral xDrive hyperefficace, muni d’une gestion variable du couple pouvant redistribuer jusqu’à 100% de la puissance à la roue arrière ayant le plus de traction, le tout boulonné sur un châssis plus léger et encore plus rigide. Il en résulte ainsi une conduite dynamique, sécuritaire et surtout, très amusante. Jamais je ne me serais attendu à éprouver autant de plaisir à bord du X4, sachant pourtant que le X3 tirait déjà très bien son épingle du jeu.

Et le quatre cylindres?
Après une virée de plus de 200 kilomètres au volant du M40i, il ne me restait qu’à conduire la version xDrive30i à moteur quatre cylindres de 248 chevaux. Le hasard a voulu que l’on me lance en premier lieu au volant de la version la plus puissante, alors que d’ordinaire, je préfère garder la « bombe » pour la fin. Cela dit, les sensations de conduite obtenues avec le quatre cylindres m’ont également surpris.

Évidemment, la puissance n’est pas la même et l’exotisme est un peu moins poussé, mais l’agrément de conduite reste très présent. Le niveau de luxe que l’on peut y obtenir est tout aussi relevé. Alors non, on ne se sent pas lésé en conduisant cette version, suite à l’expérience du X4 M40i. Voilà sans doute pourquoi plusieurs choisiront la voie de la raison, dans la mesure où vous considérez l’achat d’un multisegment de 60 000 $ comme raisonnable…

Pour moi, le BMW X4 2019 est un véritable coup de cœur qui, plus que jamais, risque d’entraîner l’achat d’un X3…ou encore mieux, d’une marque rivale.

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