COVID-19

«Ça n’arrive pas juste aux autres» – Linda Taillefer

le mercredi 25 mars 2020
Modifié à 12 h 04 min le 25 mars 2020
Depuis le 17 mars, Linda Taillefer affiche les symptômes du coronavirus. Les poussées de fièvre et le manque d’énergie font partie de son quotidien. L’infirmière à la retraite en profite pour rappeler qu’il est important de suivre les consignes d’isolement et de salubrité. «Je suis une victime collatérale, mentionne la résidente de Valleyfield. Mon mari a fait partie d’un groupe qui est allé faire du ski en Suisse du 6 au 14 mars. Dans ce groupe de 17 personnes, 12 ont obtenu un test positif au coronavirus.» La dame âgée de 60 ans estime qu’elle et son mari font partie des «chanceux». Son conjoint Jean-Luc a de la toux par moment et un peu de douleurs musculaires. Quant à elle, les poussées de fièvre lui provoquent de bons maux de tête. Le manque d’énergie l’amène à prendre du repos régulièrement. «Quand la fièvre monte, la faiblesse me gagne», laisse-t-elle entendre. Le premier membre du groupe de voyageur-skieur chez qui la présence du coronavirus a été démontré est un militaire. Son médecin a ensuite fait parvenir un message à tous pour les inciter à la vigilance. Le 16 mars, Jean-Luc a mis 50 minutes pour entrer en contact avec une infirmière au 1 877 644-4545. Le lendemain, Linda a patienté plus de 5 heures avant de discuter avec quelqu’un au 811. «Ça semble très contagieux, mentionne-t-elle. Les symptômes sont variables; d’ailleurs deux personnes qui ont fait le voyage avec Jean-Luc ont été testés positif, mais ne présentent pas de symptômes. Dans ce groupe, il s’agit tous de personnes dans la cinquantaine et la soixantaine qui sont en forme. En ce moment, un d’entre eux est sur le point d’être hospitalisé; il a déjà perdu 12 livres. » Isolement complet Depuis près de 10 jours, la seule fois que Linda et Jean-Luc sont sortis de la maison, c’est pour faire leur dépistage. Ils demeurent désormais isolés à la maison. Leurs enfants et le frère de Mme Taillefer viennent déposer l’épicerie sur le balcon. «On ne sort pas, assure-t-elle. On ne voudrait pas contaminer personne. C’est important d’écouter et de rester à la maison. Ça n’arrive pas juste aux autres. » Chaque jour, le couple est en communication avec la Santé publique. Une grille d’évaluation a été transmise par courriel. Sur celle-ci, Linda et Jean-Luc inscrivent leur température ainsi que les symptômes qui se sont présentés. Quant au retour à la vie active, c’est toujours ambigu. Le couple pourra passer un nouveau test de dépistage après 14 jours d’isolement et l’absence de symptômes pendant 2 heures. Une autre version avance que le test leur sera possible 14 jours après l’apparition des premiers symptômes. Néanmoins, une confirmation de guérison survient après deux tests négatifs.