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Cas «mineurs» refusés aux urgences d’Anna-Laberge à cause d’un manque d’infirmières

le dimanche 17 février 2019
Modifié à 15 h 36 min le 17 février 2019
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Les personnes qui se présentent aux urgences de l’hôpital Anna-Laberge à Châteauguay avec des ennuis de santé jugés «mineurs» se font dire qu’elles ne pourront être vues samedi soir, le 16 février, depuis 19h30. Ce, en raison d’un manque de personnel. Selon nos sources, trois infirmières travaillaient aux urgences samedi soir alors qu’elles devraient être sept. À 23h30, heure du changement de quart, la situation sera encore plus problématique, nous dit-on. Il y aura encore effectifs réduits et les infirmières en place ne peuvent être forcées à faire du temps supplémentaire. Elles ont déjà effectué 16 heures de travail. Il n’y aura pas d’infirmière au triage ni en salle de choc cette nuit, indiquent nos sources. À 20h30, les urgences de l’hôpital fonctionnaient à 138 % de leur capacité avec 44 patients en observation pour 32 civières au permis. Un grand nombre de ces patients sont «prioritaires». Impact sur des patients Une femme a confié au journal que son conjoint avait été transféré à Anna-Laberge à 18h30 en provenant de l’hôpital Barrie Memorial pour être opéré d’urgence pour l’appendicite. Elle a livré ce témoignage au journal :  «C’était le chaos en arrière. Les infirmières semblaient épuisées et à bout de ressource. Elles essayaient d’expliquer que, depuis tôt ce matin, elles ont demandé plus de ressources et que rien n’est arrivé. Quand je suis arrivée à 19h, elles ont dit aux patients qui attendaient pour le triage qu’elles fermaient les admissions à 19h30. Donc d’aller ailleurs! Et aussi que plus rien ne bougerait dans la salle d’attente.  Je dois dire que je compatis énormément avec elles.» « Ça va prendre quoi au gouvernement pour que ça change! poursuit la dame. J’étais atterrée. Mon conjoint, jeune de 35 ans, père de 2 enfants en bas âge: c’est pas un bibelot qui demande un peu de colle là! C’est la vie d’une personne réelle qui était en jeu! Et parce que le système est malade, il aurait pu arriver le pire! Il n’avait pas mangé depuis plus de 24 heures, on était dans le néant. Pris dans un tourbillon et j’avais quasiment le goût de me mettre à prier pour que mon conjoint soit pris en charge. C’est grave!» Une femme en fauteuil roulant arrivée aux urgences à 14h a quitté à 20h sans avoir vu de médecin. «Je n’en peux plus. Je suis fatiguée. Ça n’a pas d’allure ! On est des humais après tout. Pas des robots», a-t-elle confié.