Sports

Céline Gravel, juge aux Jeux olympiques

le mercredi 16 décembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 16 décembre 2015
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Sur les 14 juges choisis par la Fédération mondiale de tir à l’arc pour les Jeux olympiques de Rio en 2016, Céline Gravel représentera fièrement le Canada. La Laprairienne décrit cet exploit comme étant «l’expérience d’une vie».

«C’est un objectif que j’avais d’aller aux JO, mais je ne pensais pas les faire si vite», dit celle qui juge des compétitions internationales depuis 2011.

Il faut en effet 5 ans de bagage pour être choisi, critère que Mme Gravel aura atteint en janvier.  

Si elle reconnaît qu’il y a moins de femmes que d’hommes dans sa profession, elle pense surtout avoir été sélectionnée pour ses qualités et ses compétences.

«Nous devions aller passer des tests et faire des simulations à Rio en septembre, indique-t-elle. J’ai reçu ma réponse officielle un mois plus tard parce que le comité olympique ainsi que Wolrd Archery avaient leur mot à dire. Si je suis là, ce n’est pas parce que je suis une femme, mais parce que je suis bonne.»

Long cheminement

Céline Gravel a été initiée au tir à l’arc à l’âge de 25 ans, alors qu’elle fréquentait le président du club La fine pointe à Brossard. La fréquentation avec le un jeune archer est devenue sérieuse et a mené à la conception de deux garçons, tout aussi férus de tir à l’arc.

«Quand les garçons ont eu près de 10 ans, j’ai recommencé la compétition et après deux ans, j’ai décidé de m’impliquer comme juge locale parce qu’il en manquait», explique-t-elle.

Elle a ensuite entamé le processus pour grimper au niveau provincial, puis national.

C’est aux championnats canadiens extérieurs de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick, en 2005, que Mme Gravel a eu la certitude qu’elle n’en demeurerait pas là. «C’était tellement enrichissant que j’ai eu envie d’aller plus loin», confie-t-elle.

Plusieurs étapes et formations sont cependant nécessaires avant de pouvoir aller juger à l’étranger.

«On doit faire des études de cas tous les trois mois et il y a quatre conférences par année auxquelles on doit assister. Il y a aussi des examens de réaccréditation tous les quatre ans. Comme c’est un sport de plus en plus médiatisé, il n’y a plus de place à l’erreur», affirme-t-elle.  

Si les caméras servent à relayer des images des compétitions à la télévision, elles ne peuvent être utilisées par les juges pour revoir des séquences et prendre une décision.

Impartialité

Même si elle se sait impartiale et honnête, la juge affirme qu’elle ne placera pas en position de conflit.

«Pour éviter les critiques ou les malentendus, je ne jugerai pas une finale où il y a un Canadien, dit-elle. Je n’irai pas non plus prendre position sur des flèches de nos athlètes durant les matchs. Dans ces cas-là, je pourrai toujours être sur la ligne de tir.»

 

Le rôle de l’officiel en 4 points:

- Voir au respect des règles de compétition;

- S'assurer que les lieux, les installations et les équipements sont conformes;

- Identifier et retirer la cible pour un archer désirant en appeler du pointage attribué par le marqueur. Prendre toutes les notes susceptibles d'éclairer le jury d'appel.

- Donner une valeur à une flèche qui n’est plus visible du devant en se rendant derrière le ballot. S’il est incapable de donner une juste valeur à la flèche, le juge, en dernier recours, devra délicatement repousser cette dernière vers l’avant, et ce, une fois que toutes les flèches auront été comptabilisées. Elle sera alors notée selon sa position dans la cible.