Cessons de banaliser les meurtriers au volant

le mercredi 22 décembre 2021
Modifié à 0 h 00 min le 23 décembre 2021
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

Photo : Gracieuseté

Récemment, Le Journal de Montréal a publié une enquête dans laquelle il a révèle qu’environ 10 000 Québécois se font arrêter pour conduite avec les facultés affaiblies chaque année, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation et les accidents mortels survenus au fil des ans. On y trouvait aussi le témoignage d’un père dont la conjointe, la fille, le beau-fils et le beau-père ont tous été tués par un chauffard. 

Ce que je déplore, c’est qu’on semble banaliser les gestes commis par les personnes qui conduisent en état d’ébriété ou sous l’effet de la drogue, surtout celles qui causent la mort. Ça ne semble pas très important pour la justice, alors que, pour ma part, je les considère comme des meurtriers au volant. Si une personne en tue une autre avec une arme blanche ou une arme à feu, elle sera accusée de meurtre au 1er ou 2e degré et non pas d’homicide involontaire, comme c’est le cas pour les chauffeurs ayant causé la mort. Quand je regarde les sentences qui ont été décernées dans les derniers mois, je me pose des questions. 

À l’époque où il était premier ministre du Canada, Stephen Harper avait mis en place des balises afin de renforcer les peines imposées aux chauffards. Le gouvernement de Justin Trudeau a depuis aboli ces mesures et les tribunaux sont désormais coincés. Puis, il arrive ce que je qualifie de «couchette entre la couronne et la défense», soit que l’accusé plaide coupable et que ses chefs d’accusation les plus graves tombent. L’individu qui a causé la mort des quatre personnes que je nommais en début de chronique a d’ailleurs plaidé coupable. J’ai hâte de voir quelle sentence il recevra en janvier. 

Malheureusement, ce sont souvent les proches des victimes qui sont abandonnées. Si les sentences étaient plus graves, leur deuil serait peut-être moins difficile. 

Nous approchons la période des Fêtes, certains partys de bureau ont lieu. Si une personne prend sa voiture après avoir consommé de l’alcool ou de la drogue et qu’elle cause un accident mortel, elle doit être jugée comme si elle avait enlevé la vie. Arrêtons de banaliser ce comportement. Tuer derrière le volant et tuer avec une arme est la même chose pour moi. 

En terminant, j’aimerais souhaiter mes vœux les plus sincères aux lecteurs des journaux de Gravité pour le temps des fêtes et la nouvelle année. Surtout, prudence sur les routes! 

10-4!

(Propos recueillis par Gravité Média)