C’était avant que Paul ne vienne au monde…

Si Michel Rabagliati est un bédéiste et illustrateur confirmé, il est également un excellent conteur. De passage à la bibliothèque de Saint-Constant, le 8 février, à l’occasion de la Semaine de la littérature de la MRC de Roussillon, l’auteur de la série des "Paul" a retracé son parcours.

Son enfance dans le quartier Rosemont a été peuplée de personnages issus des magazines consacrés à la BD, tels que Tintin, Spirou et Pilote, que son père, typographe, lui apportait.

«Avant de les découvrir, mon premier contact avec la bande dessinée a été la série Onésime d’Albert Chartier. Elle a duré 40 ans et était publiée dans Le bulletin des agriculteurs», raconte celui-ci.

Élève dissipé, selon son propre aveu, Michel Rabagliati, ne pouvait s’empêcher de crayonner en classe. Fasciné par la BD et les dessins animés, son regard ne s'attardait pas sur les personnages, mais plutôt sur ce qui se passait derrière.

«Quand je regardais à la télé Bugs Bunny, ce n’était pas l’histoire qui m’intéressait, mais le background [arrière-plan]. Il y a beaucoup de choses qui se passent dans les décors», affirme l’artiste.

Influences

Parmi ses idoles de BD, tels qu’Hergé (Tintin) et Franquin (Gaston Lagaffe), se côtoient des illustrateurs de livres pédagogiques pour enfants dont le Français Alain Grée et l’auteur tchèque Miroslav Sasek.

Alors qu’il se destinait à suivre les traces de son père en poursuivant ses études en typographie, Michel Rabagliati s’est tourné vers le graphisme au moment où les produits Apple faisaient leur entrée pour révolutionner le monde de l’édition.

«Je suis allé en design graphique où tout le monde utilisait des Macintosh. C’est ainsi que j’ai pu travailler dans des agences», explique Michel Rabagliati en présentant différentes illustrations qu’il a réalisées pour des magazines et campagnes publicitaires.

Création de Paul

C’est en 1998 que Rabagliati s’est lancé dans la BD après avoir découvert des bandes dessinées publiées par la maison d'édition Drawn and Quarterly. Cette entreprise a vu le jour en 1990 par l’éditeur anglophone montréalais Chris Oliveros.  

«Il m’a demandé de concevoir son logo pour son magazine. Je ne le connaissais pas. Il m’a donné les bandes dessinées contemporaines pour les adultes qu’il publiait. J’ai fait "Oh wow, on est rendu-là!"  Ce qui me frappait dans son magazine, c’est que les auteurs diffusaient des récits personnels, leur vie quotidienne».

Les premières esquisses de Paul ont été créées dans son bureau entre deux contrats de graphisme.

«Je m’ennuyais. Je meublais mon temps. J’ai parti le personnage de Paul. Je voulais faire une BD personnelle en noir et blanc dans un style pas trop compliqué», poursuit l’auteur.

En 1999 Paul à la campagne a été publié.

«Je vampire mon entourage. Il faut que je fasse attention. C’est autobiographique, mais il y a des faits que je change, dont les noms des personnages. C’est pour cela que ça fonctionne davantage du côté francophone qu’anglophone. Les anglophones aiment les superhéros», affirme avec humour ce dernier.  

Concernant le film Paul à Québec réalisé en 2015 par François Bouvier, le bédéiste se dit heureux du résultat, même s’il fallait modifier le ton de l’histoire pour l’adapter au grand écran.

Quant à ses projets Michel Rabagliati souhaite écrire un roman.

Œuvres de Michel Rabagliati

Paul à la campagne, La Pastèque, 1999

Paul a un travail d'été, La Pastèque, 2002

Paul en appartement, La Pastèque, 2004

Paul dans le métro, La Pastèque, 2005

Paul à la pêche, La Pastèque, 2006

Paul à Québec, La Pastèque, 2009

Paul au parc, La Pastèque, 2011

Paul dans le Nord, La Pastèque, 2015