Culture

Sa chanson devient un livre

le mercredi 27 juin 2018
Modifié à 10 h 06 min le 27 juin 2018
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Enseignante au primaire, chanteuse et maintenant auteure, Janie Mercier Fortier a lancé son premier livre, le 1er juin. Le roman La toile est issu d’une chanson et lui a permis d’explorer de nouvelles avenues personnelles et professionnelles. La résidente de La Prairie a entrepris l’écriture d’une nouvelle pièce musicale en 2016, à propos d’une œuvre suspendue au fond d’une salle que personne ne remarque. De rime en rime, l’inspiration a guidée l’auteure vers un récit suspense policier, centré sur l’apparition mystérieuse de toiles dans une galerie d’art. «Ce qui est spécial, c’est que je n’avais aucun plan. Je ne connaissais pas la fin et ça me faisait peur. J’y allais chapitre par chapitre et l’histoire s’est construite», confie la jeune femme. Collaboration familiale La mère de l’écrivaine a été la première lectrice de chaque chapitre. Elle les attendait parfois jusqu’aux petites heures du matin pour les lire le plus rapidement possible. «Elle était vraiment objective et me faisait retravailler plein de détails. Ça a fait une grande différence», dit Mme Fortier Mercier. Cette dernière a aussi travaillé avec sa marraine Carole Fortier, qui a illustré la couverture du livre. On y aperçoit une toile peinte par une silhouette. «J’aurais pu prendre les images qui m’étaient offertes, mais en partageant ce que je voulais avec ma marraine, elle a vraiment compris. Ça reflète parfaitement mon histoire», partage-t-elle. De nouvelles avenues L’auteure de 25 ans a choisi de s’éditer elle-même pour avoir plus de contrôle et de liberté. «Je suis une fonceuse! Avec les concours de chant, j’ai appris à me relever des échecs. Il y a eu quelques refus et quelques endroits qui imposaient des conditions. Je me suis donc tournée vers l’autoédition», raconte-t-elle. La jeune femme a travaillé avec une équipe pour la sélection d’une maquette et pour la correction de son livre. Elle «a toujours eu le dernier mot» et a beaucoup appris. Elle doit maintenant faire le tour des librairies pour mettre son livre sur les tablettes elle-même. Mme Mercier Fortier avoue que le genre suspense policier de son roman lui a permis de découvrir de nouvelles facettes plus sombres de sa personnalité. Le sujet au cœur de l’intrigue l’a aussi amenée à explorer le monde de l’art visuel auquel elle n’avait jamais vraiment touché. L’artiste rêve de vivre du chant et de l’écriture même si elle adore son métier d’enseignante. Elle a déjà des idées pour la suite de La toile, sur laquelle elle travaillera cet été. Prologue de La toile «Au fond d’une salle est suspendue une toile. Une toile de fond comme on en trouve dans plusieurs salons. Figée en arrière-plan, elle reste dans l’attente. Elle là, mais on ne la voit pas. Son auteur aurait-il oublié d’y mettre un peu de couleur ou l’aurait-il effacé par pudeur? Même à bas prix, elle restera ici. Il ne faut surtout pas se sentir mal pour cette toile. Elle ne fait partie d’aucune vie. Elle n’est qu’un passage, qu’une image que l’on oublie. Cette toile se nomme Valérie.»