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Chef de file dans les lignes de bière en fût

le jeudi 11 octobre 2018
Modifié à 7 h 47 min le 11 octobre 2018
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

Il existe des entreprises commerciales dont l’histoire inspirante mérite d’être connue du public. C’est définitivement le cas de «Fût Idéal», située dans le parc industriel de la municipalité Les Coteaux. La compagnie spécialisée dans l’installation, l’entretien et l’assainissement des lignes de bière en fût connaît un essor remarquable depuis 5 ans. Ce succès est intimement lié à la détermination et à l’aspect visionnaire de son fondateur, Jean-Guy Prévost. Avant de lancer «Fût Idéal» en 1996, le résident de Salaberry-de-Valleyfield a fait ses premiers pas dans le domaine en tant que travailleur autonome. L’entrepreneur âgé aujourd’hui de 56 ans opérait seul à partir de son domicile dans le secteur Bellerive. Avec l’avènement des nouveaux systèmes de refroidissement de la bière en fût et la croissance du marché, M. Prévost a cru aux opportunités d’affaires. «J’étouffais dans mon sous-sol et je devais grossir», a-t-il relaté en entrevue accordée au «Journal Saint-François». Jean-Guy Prévost a été actionnaire unique jusqu’à ce que Gilles Chénard et Claude Turcotte, de Varennes, se greffent à l’entreprise en tant qu’associés en novembre 2009. Plus de deux décennies après la fondation de «Fût Idéal», le nombre d’employés est passé de 2 à plus de 100 incluant les 65 salariés à temps plein, 8 à temps partiel et des contractuels formés par l’entreprise. Les installations coteauloises de la rue Royal couvrent environ 10 000 pieds carrés. «Fût Idéal» déploie maintenant 35 véhicules sur le terrain au quotidien et voit au nettoyage de 2750 lignes de bière en fût chaque semaine. Le siège social à Les Coteaux dirige un réseau qui s’étend à la grandeur de la province avec des pied-à-terre à Gatineau, Québec et Chicoutimi. Depuis quelques années, l’entreprise a réussi à agrandir considérablement son territoire d’exploitation et «Fût Idéal» détient une très large part du marché québécois. Son chiffre d’affaires a presque quadruplé depuis 5 ans et l’entreprise continue aujourd’hui de repousser ses limites, de sorte que la concurrence est de moins en moins locale. «La compétition pourrait quand même venir de l’Ontario ou de l’Ouest canadien. On prend rien pour acquis, même si nous sommes dans le Top 3 au Canada», de signifier M. Prévost. Le Centre Bell : élément déclencheur L’homme natif de Hemmingford, qui est devenu Campivallensien à l’âge de 5 ans, a répondu à un premier appel du temps de la Cage aux Sports de Valleyfield pour réparer la ligne de bière en fût. A la suite de la fusion de Molson-O’Keefe, M. Prévost a compté le brasseur parmi ses clients tout comme Labatt, le bar «Le Harfang», la Brasserie Mario Tremblay, le Club de golf de Hemmingford et le «Miss Sainte-Martine», entre autres. Or, le principal élément déclencheur s’est produit à l’ouverture du Centre Bell (Molson à l’époque) en 1996. «Fût Idéal» a fait fructifier son expertise en branchant 115 lignes de bière à la grandeur de l’amphithéâtre. «Nous avons eu jusqu’à 6 gars à temps plein qui travaillaient le soir et les week-ends», se souvient M. Prévost. Dans une industrie brassicole en évolution constante, «Fût Idéal» a été partie prenante des innovations dans les changements d’image de marque (rebranding) comme l’introduction des tours à fût glacées dans les Cages aux Sports. Qu’il s’agisse des 3 grands brasseurs au Québec (Molson, Labatt, Sleeman), de la multitude d’autres brasseries, de chaînes corporatives (St-Hubert, Bâton Rouge, La Cage Brasserie Sportive), des arénas ou de d’autres clients, l’entreprise locale poursuit le même objectif : établir et maintenir un partenariat qui saura satisfaire les deux parties. «Du petit au gros client, on tient à s’asseoir et à tout expliquer. En plus d’être fournisseur, nous offrons des programmes de formation aux entreprises. Nous avons une approche client personnelle. On répond au téléphone la fin de semaine à tout moment», de clore M. Prévost.

Approche client bénéfique et appartenance familiale

Une philosophie d’entreprise axée sur la pensée positive a été salutaire pour «Fût Idéal» au fil des années. L’approche client privilégiée par Jean-Guy Prévost et ses associés a favorisé la compagnie devenue un chef de file dans le monde des lignes de bière en fût. «Ce n’est pas juste de réussir à vendre ton produit. J’ai déjà passé 10 heures avec un client sans obtenir le contrat. Même si je le perdais, je n’étais pas fâché. Éventuellement, il revenait (le client). Je n’ai rien contre personne. La loi de la moyenne fait que les chances sont bonnes de tomber à la bonne place. Le but, c’est d’avancer», affirme le fondateur de «Fût Idéal». Dans le vaste entrepôt de la rue Royal à Les Coteaux, des milliers de pièces reconditionnées appartenant aux clients sont répertoriées dans un progiciel de gestion complet conçu pour retracer chacune des composantes de l’inventaire. «Nous sommes les seuls à contrôler précisément l’historique des équipements. On peut le prouver, pièce par pièce», décrit M. Prévost.   [caption id="attachment_50099" align="aligncenter" width="521"] Partenaires d’affaires au sein de l’entreprise «Fût Idéal», Jean-Guy Prévost et son fils Jean-Sébastien ont posé avec des contenants de 30 litres de bière en fût. Journal (Photo: Saint-François – Pierre Langevin)[/caption]   En plus de l’expertise acquise depuis près d’un quart de siècle, la notion de partenariat avec les clients est indissociable pour les 4 associés de «Fût Idéal», Jean-Guy Prévost, son fils Jean-Sébastien, Gilles Chénard et Claude Turcotte. Chez les Prévost, le sentiment d’appartenance à l’entreprise transcende les générations. Jean-Sébastien, qui a occupé la plupart des postes depuis l’âge de 12 ans, est devenu actionnaire l’an dernier après avoir complété son BAC en administration des affaires à l’école des Hautes Études Commerciales (HEC Montréal). «J’ai fait à peu près tout, le ménage dans les toilettes, la facturation, la livraison, la formation des techniciens, les installations et le service», mentionne le jeune homme de 26 ans. «J’ai toujours valorisé l’entreprise familiale, mais à un certain moment, j’ai bien pensé à avoir mes propres affaires. Finalement, j’avais déjà un travail que j’aime, quelque chose de bien qui correspondait exactement à mes intérêts et en lequel je croyais. Pourquoi pas faire ce que je faisais déjà et y apporter mes idées. Je me suis dit, je pèse sur le gaz et je fonce», a exprimé Jean-Sébastien, qui a arrêté son choix sur l’entreprise familiale pour réaliser son projet universitaire. Alors que son frère Pierre-Olivier opère sa propre entreprise de réfrigération, le cadet de la famille, Guillaume fabrique les pièces d’équipement pour «Fût Idéal» dans l’atelier à même l’entrepôt dans le parc industriel à Les Coteaux. Étudiant universitaire, Guillaume est sous-contractant par le biais de la compagnie «MCED», qui se spécialise dans la fabrication de systèmes de refroidissement à recirculation d’eau glycolée et de compteur. L’entreprise compte également comme actionnaire Eric Debonville (ingénieur, MBA) et Mathieu Castonguay (ing., MBA), deux anciens techniciens de «Fût Idéal». Le paternel mentionne en fin d’entrevue que ses enfants n’ont jamais fréquenté un service de garde. «Ils s’amusaient à l’entrepôt en assemblant des pièces», se souvient Jean-Guy Prévost. Ayant pris ses premières vacances en 30 ans l’année dernière, l’entrepreneur se défend d’être accroc au travail. «Tu apprends à travailler différemment», souligne-t-il, tout en évoquant le respect mutuel entre lui et sa conjointe Judith Sarrazin, avec qui il partage sa vie depuis 32 ans. «Chaque soir, on prend le souper ensemble vers 21h30», élabore M. Prévost. Quant à la relation d’affaires père-fils avec Jean-Sébastien, il reconnaît qu’une période d’adaptation a été nécessaire. «On se ”challenge” et on se respecte», ajoute le fils.