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Chevrolet Corvette 2019 : pour une dernière fois...

le samedi 30 novembre 2019
Modifié à 4 h 00 min le 02 décembre 2019
Le Guide de l'Auto Article par Antoine Joubert

Il suffit de taper le mot « Corvette » dans une barre de recherche pour que pleuvent soudainement des centaines d’images, de liens, de vidéos, concernant la nouvelle Corvette 2020. Une voiture spectaculaire en tout point, qui redéfinit assurément le monde de la voiture sport.

Or, parce que General Motors a dû faire face à un conflit syndical qui a causé un arrêt momentané de certaines de ses usines, la Corvette 2020 qui était prévue pour l’automne ne touchera finalement pas le sol canadien avant le début de la nouvelle année. Faire patienter d’innombrables adeptes qui se sont bousculés pour donner un dépôt, parfois très généreux, n’est évidemment pas une situation idéale, surtout lorsqu’il s’agit de vendre des voitures que les gens achètent avec émotion.

Cette attente involontaire permettra en revanche à Chevrolet d’écouler plus facilement les stocks de Corvette 2019 invendus, incluant les modèles qui viennent tout juste d’être assemblés. Et croyez-moi, les rabais peuvent être assez alléchants, pouvant dans certains cas atteindre 20% du prix initial. Cela m’a donc donné l’idée d’un dernier tour de table de la Corvette 2019, que j’ai pu conduire au cours de l’été passé.

Dernière chance
Vous n’êtes pas sans savoir que la nouvelle Corvette n’offrira plus de boîte manuelle, et que son moteur sera déplacé en position centrale, afin d’en améliorer la traction. Adepte d’une configuration plus traditionnelle, il s’agit donc d’une dernière chance pour vous de mettre la main sur une voiture qui, tout compte fait, demeure une sacrée machine de performance.

La Corvette 2019, ou la C7, se veut donc une voiture qui - malgré son âge - épate encore pour plusieurs raisons. Pour son look d’enfer qui vieillit finalement très bien, mais aussi pour son côté pratique, en raison d’un espace de chargement aussi impressionnant que facilement exploitable. Voilà d’ailleurs un élément qui sera perdu avec la C8, laquelle offrira un volume total comparable, mais désormais divisé entre les coffres avant et arrière.

Dans sa configuration coupé, la C7 propose ce toit Targa amovible et que l’on peut aisément ranger dans le coffre, sans trop handicaper le volume. En ce qui me concerne, le meilleur des mondes par rapport à un cabriolet, moins polyvalent. Et puis, il faut aussi mentionner que la Corvette est capable de satisfaire autant l’amateur de conduite sur piste que l’acheteur en quête d’une balade confortable par un beau dimanche ensoleillé. D’une part, parce que la voiture propose divers modes de conduites qui s’adaptent à toutes les situations, mais aussi parce que son long empattement, ses sièges et l’excellent rendement de sa mécanique en font une voiture étonnamment agréable, même pour de très longs trajets.

Il est vrai que la Corvette n’a que peu évolué depuis 2014. On lui dénote d’ailleurs toujours les petits défauts de ses débuts, notamment une visibilité limitée vers le haut et un système de chauffage thermostatique qui passe de glacial à brûlant sans nuance, malgré ce qu’indique l’écran numérique. Cela dit, avec un équipement cossu, des sièges confortables et de multiples commodités incluant AppleCarPlay/AndroidAuto, la C7 est une voiture franchement conviviale.

Sur la route, le confort est remarquable, mais le devient évidemment moins lorsque l’on sélectionne le mode « piste ». À ce moment, l’échappement moins restrictif annonce votre arrivée d’un peu plus loin, et sans aucune subtilité. Maintenant, comprenez qu’avec un châssis en aluminium et de multiples pièces en fibre de carbone, la Corvette demeure passablement légère.

À peine 1 500 kilos, pour une voiture qui fait pourtant appel à un gros V8 de 6,2 litres. Qui plus est, cette masse est répartie de façon égale entre les parties avant et arrière, pour une parfaite optimisation du comportement. Ne soyez donc pas étonnés si la Corvette est en mesure de talonner des bolides coûtant deux ou trois fois son prix. Châssis très solide, freinage puissant et direction d’une grande précision font aussi partie des avantages de cette voiture qui s’apprivoise assez facilement. Du moins, jusqu’à la limite d’adhérence des pneus, qui se situe très loin.

Évidemment, les options telles la suspension magnétique et l’ensemble Z51 sont à retenir pour l’optimisation des performances. Il faut aussi considérer la version Gran Sport comme l’une des plus intéressantes sur le plan dynamique. Certes, cette dernière n’a pas sous son capot les 650 chevaux de la Z06 à moteur suralimenté, mais propose tout le reste. Et puisque toute cette puissance est très difficilement exploitable sur les routes publiques, la Gran Sport, avec ses 460 chevaux, devient pour moi le choix le plus attrayant .

Maintenant, pour celui qui en veut toujours plus, la Z06 demeure une bête exceptionnelle. Une voiture qui vous demandera plus de doigté et de vigilance, mais qui conservera immanquablement son attrait et son côté fort intimidant.

Oh… et il y a aussi la ZR1. Sauf que là, on change de ligue. Un bolide de piste capable de ridiculiser à peu près n’importe quoi, et qui est considéré comme une voiture de collection dès sa sortie du concessionnaire. Sauf que là, le côté « abordable » prend vite le bord!

En terminant, sachez que la dernière Corvette C7, un coupé Z06 noir à boîte manuelle, a été fabriquée le 14 novembre 2019. Celle-ci s’est vendue 2,7 M$ US à l’encan Barrett-Jackson, un montant qui a ensuite été remis à une œuvre de charité. Soyez toutefois sans crainte, vous serez en mesure de mettre la main sur une voiture comparable pour environ 100 000 $, ce qui constitue bien sûr une somme beaucoup plus raisonnable. Alors… C7 ou C8?