Culture

Cinq questions à l’actrice Marilyse Bourke

le lundi 25 mars 2019
Modifié à 9 h 03 min le 13 mai 2022
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Marilyse Bourke quitte le personnage de Louisa O’Hara, qu’elle a interprété pendant 8 ans dans la série télévisée O’. Le dernier épisode sera diffusé sur les ondes de TVA, le mardi 26 mars, à 20h. Le Reflet s’est entretenu avec la résidente de La Prairie au sujet de la fin de ce chapitre de sa carrière.

Est-ce difficile de dire au revoir à ce projet ?

C’est vraiment un deuil qui se vit par étapes. La première, je ne l’ai pas vue venir. On tourne par décors. Donc, pendant quatre jours, j’ai tourné toutes les scènes qui se passent dans la maison de Louisa, et qui sont diffusées pour les gens dans 12 épisodes. La dernière journée dans ce décor, quand tout a été démonté et que je me suis assise sur mon petit banc pour enlever mes extensions capillaires, c’est comme si Louisa s’était éteinte. Je n’ai pas pleuré, mais j’ai eu une petite boule. Le tournage complet s’est terminé en décembre et les dernières scènes étaient familiales, c’était très émotif. Là, j’ai pleuré. Quand le dernier épisode va être diffusé, ça va être une autre étape et je sais ce qui se passe dans l’épisode, alors je me prépare.

Qu’est-ce que cette série télé a représenté pour vous professionnellement et personnellement ?

Pour moi O’ a été le retour à la dramatique. J’ai commencé ma carrière en dramatique, puis j’ai fait de l’humoristique et j’ai beaucoup été castée pour des comédies. Une fois que tu en fais, on t’associe à ça. Donc, O’ a été un beau cadeau. En tant qu’acteur, on veut jouer des personnages différents, c’est certain, mais on veut aussi travailler sur des projets différents. Personnellement, on a créé des liens solides, puisqu’on jouait une famille. Dès le premier épisode, les gens y ont cru et je ne pourrais expliquer pourquoi, mais il y a quelque chose de fort qui s’est passé. Ça ne va pas jusqu’à l’amitié où on va prendre un café ensemble, mais nous sommes plus que des collègues.  Marie Tifo m’a déjà dit: «Tu sais, on vis des émotions ensemble. Même si ce n’est pas réel, notre corps les ressent.» Quand notre personnage pleure, on pleure vraiment.

Qu’allez-vous garder du personnage de Louisa ?

Je vais garder en tête sa légèreté. Louisa, c’est quelqu’un de lumineux et de très empathique. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être comme ça, même moi je ne suis pas comme ça. C’est inspirant. Techniquement, quand je crée un personnage, je choisis toujours un trait physique pour lui donner une nuance, ça peut être le niveau ou le débit de la voix, la posture ou une façon de marcher. Pour Louisa, mon choix concret a été sa façon de tenir sa sacoche. Dans les premières saisons, c’était la mode des gros sacs à main avec des petites ganses. Elle ne pouvait pas la tenir dans sa main, alors c’était dans le creux du coude et ça lui a donné sa posture, une façon bien à elle de marcher et de se tenir avec sa petite main dans les airs. Je ne tenais jamais ma sacoche comme ça et maintenant, je le fais sans m’en rendre compte.

Est-ce que les gens vous parlent beaucoup de Louisa ?

Oui et j’ai bien l’impression que je vais m’en faire parler longtemps, elle ne s’éteindra jamais vraiment. Je me fais encore parler de Mélanie dans KM/H et de Sonia dans Une grenade avec ça?. Surtout que j’avais toujours des bons commentaires des gens, ils me disaient qu’ils aimeraient que Louisa soit leur sœur ou leur amie. Ils étaient contents quand elle prenait sa place et qu’elle tenait son bout un peu plus.

Quels sont vos prochains projets?

Je serai de retour au théâtre, je commence les répétitions pour Le Schpountz qui sera présenté en mai et juin au théâtre du Rideau-Vert. C’est une pièce adaptée d’un film qui date de 1938 et qui parle du milieu de la télévision et du cinéma. C’est encore d’actualité et c’est très humoristique. Ensuite, je jouerai dans Les Voisins à Drummondville et je serai en tournée pour les deux pièces. Puis, il y a Max et Livia qui continue [sur les ondes de Vrak.TV] où je joue la mère de Livia et l’ex-conjointe de Maxim Martin. Je retourne dans l’humour, c’est bien fait, comme un cycle. C’est beaucoup de bonheur et de stabilité quand on fait des projets à long terme, mais ce n’est pas tant la longueur que la beauté du projet qui est importante. Tant que j’ai des bons rôles à jouer, je suis comblée.