Opinion

Comme d'habitude

le mercredi 21 octobre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 21 octobre 2015
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Le billet du 21 octobre de Hélène Gingras

Êtes-vous le genre de personne à cultiver les habitudes?

Ça me fait toujours rire de voir nos différences. D'avec nos amis, nos proches, nos collègues. Il suffit qu'on entre un peu dans le quotidien ou l'intimité des autres pour que leurs façons de faire nous surprennent. Et que les nôtres se révèlent à nous.

Une nouvelle relation amoureuse nous éclaire de la même façon. Parce qu'on se rend compte qu'on a des façons de faire très précises, routinières. Acquises au fil du temps. Qui résultent de nos adaptations. De conseils. Ou transmises de génération en génération.

Souvent, ce n'est rien de très grave. Au contraire, c'est souvent drôle, voire cute. «Ah oui? Ton ketchup est dans l'armoire? Pas dans le frigo?» «Tiens, je n'aurais jamais pensé à ranger les ustensiles pour le BBQ dans le cabanon.» «Tu laves le plancher de bois avec de l'eau et du vinaigre?» Et quoi d'autre?

Pour ma part, chaque fois que je coupe un pain croûté, je fais une croix en-dessous. Parce que c'est ce que ma mère m'a appris. Qui l'a appris elle-même de sa mère. Très pieuse. C'est évidemment relié à la religion. À la reconnaissance de pouvoir manger tous les jours.  Donnez-nous notre pain quotidien...

Dans la même veine, j'aime bien cette histoire qu'on m'a racontée il y a peu de temps. Qu'elle tienne ou non du fait vécu ou de la fable.

Celle d’une femme qui coupait les deux bouts de son jambon avant de le faire cuire. Puis, voilà que quelqu'un la voit faire et lui demande pourquoi. La femme est incapable de répondre. À part pour dire que c'est ainsi que sa mère a toujours fait. Questionnée à son tour, la maman répond que sa mère faisait aussi de même...

Puis, au final, le mystère se dévoile au grand jour. L'habitude n'était pas fondée sur un souci alimentaire. L'arrière-grand-mère coupait ses deux bouts de jambon parce qu'elle n'avait pas le choix. Autrement, il n'entrait pas dans le chaudron!

La morale de cette histoire? C'est qu'il ne faut pas renoncer à nos habitudes. Mais qu'il n'est pas plus mal de les remettre en question ou d'oser faire les choses autrement. Que ce soit parce qu'on le réalise ou qu'on nous le fait remarquer. Autrement, on en devient prisonnier.