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Conseiller municipal et attaché politique de la CAQ

le mardi 12 février 2019
Modifié à 15 h 02 min le 12 février 2019
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Depuis novembre, le conseiller municipal de Saint-Constant, Sylvain Cazes, occupe aussi les fonctions d’attaché politique auprès de la députée caquiste de la circonscription d’Huntingdon Claire Isabelle. Ce contre-emploi ne le place pas en situation de conflit d’intérêts, d’après le conseiller et l’Union des municipalités du Québec.   Comme d’autres élus municipaux de la région l’ont fait, le conseiller du district 5 n’a pas caché ses allégeances politiques lors des dernières élections provinciales l’automne dernier. M. Cazes a cependant décidé de pousser son implication plus loin en travaillant officiellement pour la nouvelle députée de la circonscription située dans le Haut-Saint-Laurent. «Essentiellement, je la représente à l’occasion d’événements où elle doit s’absenter en raison de ses fonctions de députée», explique le conseiller et homme d’affaires. Il n'en est pas à sa première expérience dans ce domaine, puisqu'il aussi occupé le même poste auprès du député François Rebello en 2012. Il n'était toutefois pas conseiller municipal à l'époque. Questionné par Le Reflet à savoir si ce nouveau poste pourrait lui permettre d’obtenir des informations privilégiées auprès du gouvernement et favoriser la Ville de Saint-Constant, M. Cazes s’est défendu en faisant valoir plusieurs points. «D’abord, elle n’est pas ministre ou impliquée dans un ministère. Elle n’est pas non plus députée de la circonscription dans laquelle se trouve la Ville de Saint-Constant, ajoute-t-il. Je n’aurais pas pu être attaché politique dans Sanguinet.» Il souligne qu’il a obtenu l’aval de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) avant d’accepter son nouvel emploi. «J’ai fait mes devoirs et j’ai vérifié auprès des instances juridiques municipales en place. J’ai fait ça parce que je ne voulais pas mettre en péril mon poste de conseiller, explique-t-il. On m’a assuré qu’il n’y avait pas de conflit d’intérêts». L’Union des municipalités confirme que les deux fonctions «ne sont effectivement pas incompatibles». «Il n’y a rien dans la loi qui interdit de travailler pour deux paliers de gouvernement», explique Patrick Lemieux, conseiller aux communications et aux relations médias à l’UMQ. Advenant qu’il y ait apparence de conflit d’intérêts, la Ville pourrait s’informer auprès de l’UMQ de la marche à suivre pour s’assurer d’être la plus transparente possible. «La Commission municipale du Québec offre les services d’un conseiller en éthique. Les élus peuvent le consulter s’ils se posent des questions», mentionne M. Lemieux. Sylvain Cazes souligne qu’il pourrait d’ailleurs se retirer d’un sujet qui le mettrait en position délicate et qu’il suivrait ainsi les règles mises en place par l’UMQ pour prévenir les problèmes d’ordre éthique. Autre cas semblable Un cas semblable a été recensé à Rivière-du-Loup où le conseiller municipal André Beaulieu est aussi l’attaché politique du député caquiste de la circonscription provinciale Rivière-du-Loup – Témiscouata. Dans ce cas-ci toutefois, l’élu œuvre dans la circonscription comprenant aussi la Ville concernée. En entrevue à la station locale de TVA, en novembre, le conseiller avait dit avoir aussi reçu l’approbation de différentes instances publiques, dont le ministère des Affaires municipales.