Opinion

Conséquences d’une mauvaise répartition des ressources soins de santé

le mercredi 06 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 06 avril 2016

Un des plus grands défis auxquels fait face la région, c’est la rareté de médecins de famille ainsi que le manque de services médicaux.

Étant moi-même atteinte d’une maladie chronique nécessitant des soins médicaux de façon régulière, cette pénurie d’effectifs m’affecte directement et me place assurément dans une position défavorable, compte tenu des circonstances.

La ville de Saint-Constant, avec sa population de 25 000 habitants, compte trois cliniques. Cependant, comme plusieurs autres villes au Québec, ces trois cliniques n’acceptent aucun nouveau patient et les réfèrent au CLSC le plus proche qui, à son tour, les invite à consulter le centre hospitalier de leur région.

Une fois arrivée à l’hôpital, le temps d’attente moyen, avant d’être vu par un médecin, peut être de 12 heures. Cette situation déplorable est, sans contredit, une mauvaise répartition des ressources.

Selon mes sources, deux des trois cliniques ont fixé des quotas de façon à ce qu’un maximum de patients soient vus par jour, et une seule de ces deux cliniques ouvre ses portes la fin de semaine afin de traiter les urgences. De plus, dans certaines de ces cliniques, les patients doivent attendre en ligne dès 5h le matin, dans le seul but d’obtenir une simple consultation par un médecin, et ce, aux alentours de 9h.

La répartition des ressources ainsi que la répartition des tâches entre les professionnels de la santé devraient être établies selon le degré de la gravité de la condition du patient, tel que suggéré par l’ETG (Échelle canadienne du triage et de gravité pour les départements d’urgence). Par exemple, certains cas mineurs, tels qu’un mal de gorge inoffensif ou une légère éruption cutanée sans conséquence, seraient facilement traitables au niveau des cliniques, tandis que toute condition mettant la vie en danger du patient devrait être immédiatement référée en centre hospitalier.

Il est clair que si la responsabilité des médecins, les heures d’ouverture des cliniques, incluant l’accès durant les fins de semaine, l’augmentation du personnel infirmier et des effectifs étaient revues de façon exhaustive, nous serions peut-être en mesure de satisfaire à la présente demande de la population de la ville de Saint-Constant en terme de soins de santé.

Sarah Aatany,

Saint-Constant