COVID-19

COVID-19 : un jeune adulte vivant avec une déficience intellectuelle s’implique

le mardi 15 mars 2022
Modifié à 15 h 41 min le 15 mars 2022
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Les participants au projet Lisa-Marie Ward et Kévin Paquin (à droite) avec leur intervenante Karine Thibault (au centre). (Photo gracieuseté)

Kévin Paquin a trouvé sa façon de contribuer durant la pandémie, tout en vivant une expérience professionnelle qui lui a apporté des outils pour l’avenir. Le jeune adulte vivant avec une déficience intellectuelle a ensaché des tests rapides de dépistage de la COVID-19 durant le mois de janvier.   

Le Châteauguois de 24 ans a pris part à un projet du programme d’intégration au travail spécialisé du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO).

Au centre de dépistage, des boîtes de 25 tests sont livrées au quotidien. Il fallait donc les «déconditionner et les reconditionner en paquet de deux pour les remettre aux usagers», explique Michelle Crispo, responsable du programme.

Ce soutien a donné de l’air à l’équipe de logistique du CISSSMO, alors débordée lorsque la vague du variant Omicron a frappé. 

Kévin Paquin exprime fièrement que son implication était une manière pour lui «de mettre fin à la COVID-19 plus vite».

 «J’ai vraiment aimé ça. J’ai appris beaucoup de choses», témoigne-t-il en ajoutant que cela lui a aussi permis de rencontrer son intervenante Karine Thibault, qu’il apprécie grandement.  

Cette dernière partage que Kévin Paquin a découvert le travail à la chaîne et la coopération et a développé son éthique professionnelle. De plus, il s’est familiarisé avec les mesures sanitaires dans le contexte, dont le port du masque, le lavage des mains et la désinfection des tests. 

«On lui donnait aussi de petits défis quotidiennement. Ça l’aidait beaucoup à être motivé, même s’il l’était déjà. Ç’a fait ressortir son petit côté compétitif. Il y a une journée où 1 000 tests ont été ensachés», raconte-t-elle. 

Ce moment est son plus bel accomplissement, confie Kévin Paquin. 

Celui-ci dit aussi s’être dégêné en côtoyant des collègues, bien qu’il ne soit pas de nature timide. 

«J’aime vraiment ça apprendre à connaître de nouvelles personnes», confie-t-il. 

Mme Thibault renchérit en affirmant que ce dernier a effectivement étoffé ses habiletés sociales. 

«Comment entrer en relation avec les autres dans un milieu de travail? Comment formuler des demandes à des collègues? Êtes bien mis pour le travail, prendre des pauses au bon moment», cite-t-elle en exemples.   

Apprentissage accéléré

Deux participants au programme ont pris part au projet, incluant Kévin Paquin. Mme Crispo détaille que l’expérience a été un bon exercice d’observation et d’évaluation des forces de chacun. 

«On a appris beaucoup en peu de temps sur eux, alors qu’ils évoluaient dans un milieu sécuritaire et encadré», ajoute-t-elle. 

Kévin Paquin considère que son meilleur atout était d’assembler les tests. Son intervenante confirme qu’il avait une excellente capacité d’apprentissage. 

«Il n’a eu besoin que d’une explication pour apprendre sa tâche. C’est ce qui m’a le plus surpris. Il était aussi très rapide. Kévin, c’était également notre bouffon, rigole-t-elle. On avait beaucoup de plaisir grâce à lui. Il nous faisait rire en restant très concentré.»

Mme Thibault autant que Mme Crispo soulignent qu’elles sont très fières de Kévin Paquin. Ce dernier fait part de son rêve de travailler au parc d’attractions La Ronde ou dans le milieu des arénas. 

Pour le jeune homme, le projet a été un baume sur la période difficile qu’a été la pandémie.