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Crise du logement: 12 ménages toujours à la recherche d'un toit dans la MRC de Roussillon

le mercredi 22 juillet 2020
Modifié à 12 h 20 min le 22 juillet 2020
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

La crise du logement de 2020 restera marquée dans les annales comme l'une des pires des dernières décennies sur la Rive-Sud. Trois semaines après la valse des déménagements du 1er juillet, une vingtaine de ménages sont toujours à la recherche d'un logement à Longueuil, tout comme une douzaine dans la MRC de Roussillon. D’après le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), plus de 250 ménages seraient actuellement sans logis sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal. Alors que le Comité logement Rive-Sud entrevoyait que quelques dizaines de ménages pourraient se retrouver à la rue cette année, ce sont plutôt 69 demandes d’aide que la Ville de Longueuil a reçu via sa ligne 311 en date du 16 juillet. De ce nombre, 12 ménages se trouvaient hors territoire - souvent dans d'autres villes de l'agglomération -; une trentaine ont été référés à la Croix Rouge; 9 se sont trouvés un logement; et une vingtaine sont toujours à la recherche d'un toit.

«Ces ménages de Longueuil, ce sont 98 adultes et 47 enfants.» - Marco Monzon
«Et on reçoit encore des demandes, qu'on réfère au 311, indique le directeur général du Comité logement Rive-Sud Marco Monzon. Je n'ai jamais vu quelque chose comme ça. La situation est pire qu’on le pensait.» Plusieurs de ces nouvelles demandes proviennent de ménages qui sont sur le point d'être évincés par leur propriétaire. En effet, avec la reprise des audiences à la Régie du logement, on assiste à «une deuxième crise du logement», soutient M. Monzon. La Ville de Longueuil, l’Office municipal d’habitation (OMHL) et le Réseau d’habitations chez soi accompagnent les ménages dans leurs recherches. Le Comité logement Rive-Sud peut quant à lui les appuyer pour toutes les questions légales. Personne à la rue, mais... Du côté de la MRC de Roussillon, où la ligne téléphonique Aide-logements a été mise en place pour les citoyens du territoire aux prises avec des enjeux de logement, «on a dépassé le cap des 60 appels en date du 22 juillet», indique le directeur général de l’Office municipal d’habitation de Châteauguay Bertrand Loiselle. Alors que quelques appels provenaient de gens de l'extérieur du territoire, la plupart concernaient les six ou sept plus grosses villes de la MRC. «Beaucoup se sont trouvés un logement depuis, mais une douzaine de cas sont toujours actifs, explique M. Loiselle. Personne n'est présentement à la rue, certains s'étant replacés temporairement chez de la famille ou des amis. D'autres n'ont pas encore quitté leur logement, mais savent qu'ils seront expulsés prochainement.» Les propriétaires n'ayant pu récupérer leur logement pour le 1er juillet et étant peut-être moins pressés d'expulser pendant l'été, le directeur général croit que l'effet de cette nouvelle vague d'évictions pourrait se faire sentir jusqu'en août ou même septembre. M. Loiselle rappelle que la ligne Aide-logements (450 638-1221, poste 2020) sera en fonction jusqu'au 1er août. Logement social Les deux hommes sont catégoriques: pour régler une fois pour toute la crise du logement, ça prend plus de logements sociaux.
«Quel est le niveau de drame qu'on accepte? Il n'y a personne à la rue, mais ces ménages sont des victimes de la crise du logement.» - Bertrand Loiselle
«Ce que les statistiques cachent c'est que dans le peu de logements disponibles, encore moins sont accessibles pour les gens qui cherchent, car plusieurs sont beaucoup trop chers», explique Marco Monzon. «Un couple qui fait 45 000$ par année ne peut pas se permettre de payer 1000$ par mois pour un 4 1/2, ajoute Bertrand Loiselle. Et à l'autre bout du spectre, personne ne mérite d'habiter dans un taudis.» «Quand les gens ne dépensent pas tout leur argent dans leur logement, ils le dépensent ailleurs et l'injecte dans l'économie locale», rappelle le directeur général de l'OMH. Un taux d’inoccupation très faible Selon les derniers chiffres de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL), le taux d’inoccupation des logements se situait à 1,4% dans l’agglomération de Longueuil en octobre 2019. Un pourcentage dangereusement bas, alors que le taux d’équilibre est fixé à 3%. La situation serait particulièrement difficile pour les familles à faible revenu, le taux d’inoccupation des logements de 3 chambres et plus dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal n’étant que de 0,7% en 2019. De plus, le prix de nombreux loyers étant trop élevé pour ces ménages, les logements qui leur sont accessibles sont par conséquent encore moins nombreux. Pour obtenir de l’aide
  • Longueuil: 311
  • Brossard: 450 923-6311
  • Boucherville: 450 449-8100
  • Saint-Bruno-de-Montarville: 450 653-2443
  • Saint-Lambert: 450 672-4444
  • MRC de Roussillon: 450 638-1221, poste 2020