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Pas de «respect» pour les clignotants des tracteurs

le vendredi 06 octobre 2017
Modifié à 11 h 43 min le 06 octobre 2017
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

En ville, les véhicules qui changent de direction sans usage des clignotants font pester. En campagne, c’est le contraire. «Ils veulent des clignotants sur toute la machinerie, mais il n’y a pas de respect pour ça. Quand je signale à gauche, il y en a toujours un qui me dépasse», déplore Sylvain Montpetit. Entrepreneur en travaux agricoles à forfait, le résident de Sainte-Martine fait beaucoup de kilométrage dans les rangs de la région au volant de lentes machines agricoles. Selon lui, les dépassements par la gauche alors qu’il signale son intention de tourner sont fréquents. «C’est un problème majeur», dénonce-t-il. Les automobilistes sont impatients derrière un tracteur. «En me dépassant, plusieurs me font des gros yeux», témoigne M. Montpetit. Le phénomène n’est pas particulier à la région. «Je mets mon clignotant et les gens s’en foutent. Certains ont l’impression que c’est une défectuosité», rend compte Jaclin Bisaillon, agriculteur dans le Haut-Richelieu et responsable du dossier de la sécurité routière à la Fédération de l’UPA de la Montérégie. Lui aussi en voit de toutes les couleurs au volant de son tracteur. «C’est très dangereux sur les routes. On vit avec du stress. Des <@Ri>fingers<@$p>, je m’en fais faire», observe M. Bisaillon. Même son de cloche du côté de l’UPA Des Sources dans la région de Sherbrooke. «Il est fréquent qu’un automobiliste tente de dépasser un véhicule agricole qui roule lentement, au moment où ce dernier veut tourner dans un champ ou une entrée située sur sa gauche», informe ce syndicat dans un communiqué. Efforts des agriculteurs Les agriculteurs agissent pour améliorer la sécurité dans les routes rurales, fait valoir Jaclin Bisaillon. «C’est une préoccupation très présente. On a un comité de travail qui se penche là-dessus», informe Joëlle Jetté, porte-parole de l’UPA de la Montérégie. L’organisme a donné des formations aux producteurs sur les mesures à prendre pour être plus visibles sur la route, illustre M. Bisaillon. Dans certains secteurs, des producteurs utilisent divers panneaux amovibles pour signaler un danger, la chaussée glissante ou des travaux agricoles à proximité. La formule a toutefois ses limites. «Il est possible de faire des ententes avec les villes pour déployer des panneaux sur leurs routes, mais l’affichage est très réglementé sur les routes provinciales. Les panneaux mobiles ne sont pas reconnus officiellement par le ministère des Transports», dit Mme Jetté. Celle-ci précise que des discussions sont en cours avec le gouvernement pour faire reconnaître la signalisation temporaire sur les routes numérotées.
«On fait de grands efforts pour se faire voir. La population doit faire son bout de chemin.» -Jaclin Bisaillon Période des récoltes Les agriculteurs sont particulièrement actifs sur les routes à l’automne, puisque c’est le temps des récoltes, rappelle la Sûreté du Québec dans un communiqué. Elle demande aux automobilistes d’éviter les dépassements dangereux de véhicules agricoles. Elle rappelle aussi que le Code de la sécurité routière «interdit à tout conducteur de laisser de laisser une matière quelconque se détacher du véhicule qu’il conduit», ce qui comprend la terre, le fumier ou autre.