COVID-19

Débat autour d’un dépistage par gargarisme chez un enfant de 5 ans

le vendredi 01 octobre 2021
Modifié à 0 h 00 min le 02 octobre 2021
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Le dépistage par gargarisme semble moins invasif, mais nécessite une technique un peu plus compliquée qui pourrait échapper aux enfants en bas âge. (Gracieuseté)

La mère d’un jeune gamin de 5 ans et neuf mois est désespérée de voir le peu de flexibilité dans la manière de procéder au dépistage de la COVID-19 chez les enfants.

« Mon fils présente une légère toux. Alors je dois décider si je fais dépister ou je le garde 14 jours en isolement à la maison. Je prends rendez-vous au centre de dépistage de Valleyfield. Lorsque j’arrive sur place, on refuse de le faire par gargarisme. La dame me précise que la loi indique le coton-tige pour les 6 ans et moins. Elle dit que c’est la loi. À partir de là, ça n’a cessé de prendre de nombreuses directions », indique la jeune mère qui avait déjà eu à faire tester ses enfants au début de la pandémie en 2020.

D’ailleurs, on avait tellement été profond avec l’écouvillon dans le cas de son fils, qu’il avait saigné du nez. L’enfant est marqué et s’est mis à pleurer en apprenant qu’il devrait possiblement être dépisté de la même manière cette fois-ci. « La responsable me dit que c’est la loi. Mais elle est incapable de me donner le code de loi. Alors elle dit que c’est la décision de la Santé publique. Je lui demande pourquoi la Santé publique aurait décidé de ne pas le faire avec la salive pour les moins de 6 ans et elle me lance que c’est parce que la Santé publique est plus intelligente qu’elle et moi », raconte la dame, insultée.

Les supérieurs ne peuvent en faire plus

Du côté des autorités, on se perd en conjectures. Certains centres de dépistage acceptent de le faire. Ce qui ne serait pas le cas au CISSSMO. « Ils me disent qu’en général, les enfants peuvent s’étouffer. Mais mon fils va avoir 6 ans dans trois mois. Il n’a pas deux ans. Ils disent qu’ils prennent la situation au sérieux, mais qu’ils ne peuvent faire une exception, car s’ils en font une dans ce cas, ils devront en faire d’autres et il n’y aura pas de fin. Ils demandent de nous adapter depuis un an et demi, mais ils sont incapables de le faire », spécifie la mère de famille.

Pourtant, sur le site de l’INSPQ on précise dans le cas du test pas gargarisme que : Le test par gargarisme est le même test de laboratoire utilisé depuis le début de la pandémie, mais avec un prélèvement différent. Il suffit de se gargariser avec une petite gorgée d’eau pour prélever de la salive qui est ensuite analysée en laboratoire. Ce type de prélèvement est utilisé pour les personnes qui sont capables de se gargariser, soit les enfants de 5 ans et plus et les adultes. Il est plus confortable que le prélèvement nasopharyngé, mais légèrement moins fiable pour détecter des cas.

Notons que le test est accepté pour les enfants à partir de 5 ans dans les Laurentides depuis le mois de mars 2021. « Effectivement, on peut le faire à Laval par exemple. Mais il semble que ce soit un prélèvement différent », indique Jade St-Jean des communications au CISSSMO.

Des alternatives offertes

La conseillère cadre aux communications externes poursuit en mentionnant que les contre-indications sont nombreuses pour les enfants. « On ne peut pas assurer la validité du test. Ce n’est pas simple, il faut gargariser correctement », plaide-t-elle. Ce qui pourrait être le cas aussi pour un adulte qui ne respecterait pas la manière de faire.

« Tout dépend du niveau de développement de l’enfant. Mais si celui a peur avec l’écouvillon, nous pouvons offrir de le faire différemment. De le faire dans la gorge. De se rendre à la voiture pour qu’il n’ait pas à se rendre en clinique », explique-t-elle en évoquant des techniques moins intrusives.

Ce que la mère dit ne jamais avoir entendu. « Ils ne m’ont jamais offert de procéder différemment. C’est leur manière de se braquer qui m’a insulté. De toute manière mon fils ne tousse presque plus. Ses symptômes ont disparu », conclut celle qui croit pouvoir boucler le dossier encore plus aisément que prévu.