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Dernier tour de table sur le plan de conservation

le jeudi 14 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 14 mai 2015
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Six citoyens et trois élus de La Prairie ont présenté les grandes lignes de leurs mémoires devant le comité d’audition du Conseil du patrimoine culturel du Québec (CPCQ), hier soir, à l’Espace Rive-Sud, dans le but de bonifier le plan de conservation de leur site patrimonial.

L’urbaniste de La Prairie Benoît Fortier a demandé de reconsidérer le secteur de la Citière, qui est inclus dans le site patrimonial. Depuis 1975, la Ville s’est souvent fait répondre qu’elle n’avait pas besoin d’approbations du ministère pour ce secteur, alors que selon la loi, il devrait en être autrement.

«Il faudrait éclaircir ça, autant pour la Ville, que pour les citoyens ou promoteurs qui veulent investir, a souligné le directeur général Jean Bergeron. Pourquoi ne pas concentrer nos énergies dans le bourg où il y a beaucoup à faire au niveau de l’archéologie et du cadre bâti?»

Aire TOD

M. Fortier a aussi rappelé les impératifs «supra régionaux venant de la CMM» qui entrent en contradiction avec certains pans du plan de conservation de la bande riveraine qui demandent d’éviter la construction.

«Dans la Citière, on a un secteur TOD et on est obligé de considérer ce secteur en priorité de développement, a-t-il dit. Ce sont des impératifs donnés par le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) qui nous force à faire un cadre règlementaire associé au développement dans ce coin-là.»

«S’il y avait des gens de la CMM, je poserais cette question: comment vous faites pour avoir un plan vert et bleu pour l’île de Montréal et recommandez qu’on construise des espaces assez densément peuplés dans la Citière? Il y a comme une espèce d’incohérence», a affirmé l’urbaniste du CPCQ, Serge Filion.

«La planification du TOD n’empêche pas les réseaux verts et bleus de se produirent à l’intérieur d’un cadre particulier», a rétorqué l’urbaniste de la Ville.

Quand le CPCQ a demandé si un plan était établi, les élus ont répondu qu’il n’était pas encore prêt.

Consultation

Intervenant au nom de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine, Gaétan Bourdages a demandé que le périmètre du site patrimonial soit redéfini dans le but d’inclure les berges de la rivière Saint-Jacques et le bord du fleuve. Comme toutes les personnes ayant pris la parole, M. Bourdages a évoqué l’urgence d’agir pour le site de l’ancienne usine Rose & Laflamme et le bruit en provenance de l’autoroute.

«Le plus ancien quartier de La Prairie est d’abord un milieu de vie. Souvent laissés dans l’ignorance et rarement, sinon jamais consultés, les résidents du site patrimonial doivent supporter à la fois le bruit causé par la circulation sur l’autoroute et les charges financières résultant des directives imposées par le ministère sur toutes les modifications souhaitées à leur résidence», a déploré l’historien.

Patrimoine bâti abîmé

Propriétaire de deux demeures dans le Vieux-La Prairie, Anne-Marie Chopin a lancé un cri du cœur pour qu’on accorde une attention particulière aux maisons mal en point du secteur.

«Dans un plan d’aménagement tel que vous le préconisez, ne serait-il pas souhaitable de répertorier les maisons mal en point?, a-t-elle demandé. Le patrimoine bâti est un bien collectif, mais les propriétaires sont bien seuls, mal informés, mal accompagnés, et en manque de ressources pour accomplir leur mission de conserver ces biens précieux de notre culture.»

Mme Chopin a investi 65 000$ en réparation depuis l’achat de sa maison il y a sept ans.