Culture

Des chemises qui en disent long sur l’identité des Premières Nations

le mardi 27 octobre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 27 octobre 2015
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

L’auteur et artiste laprairien Sylvain Rivard publie son troisième livre pour enfants consacré aux vêtements amérindiens. Intitulé La chemise à rubans, l’ouvrage paru aux éditions Hannenorak retrace la signification des couleurs et divers ornements de celle-ci.

«La chemise à rubans est un vêtement très identitaire des Premières Nations. Des Navajos du Sud des États-Unis jusqu’aux Cris, tout le monde a sa propre version. La chemise parle beaucoup: ses couleurs, la disposition des rubans, les motifs perlés, sa coupe, etc. Tout a une signification», explique M. Rivard.

En guise d’exemple, la couleur noire peut symboliser l’Ouest, la nuit et l’automne. Selon les lieux géographiques, la chemise à rubans arbore des motifs à carreaux ou arc-en-ciel.

Langue

Tout comme les deux premiers tomes de la collection, les dialogues sont en anglais et en français ainsi que dans une langue amérindienne.

«Ce que j’aime beaucoup avec mon dernier livre, c’est qu’il est rédigé en langue cri syllabique. Graphiquement, c’est une belle écriture à laquelle les gens n’ont pas beaucoup accès», précise M. Rivard.

L’abénaquis et l’inuktitut seront employés pour les deux prochains livres portant sur la couverture et le parka qui sortiront en 2016.

Collage

Sylvain Rivard s’intéresse aux divers types de papier. Il a réalisé les collages qui servent d’images au livre, tout comme pour ses autres publications.

«Ce que j’entends le plus parler, ce sont mes illustrations. Je vais faire une exposition de mes images durant le Salon du livre des Premières Nations en novembre à Wendake», mentionne-t-il.

Il parcourt d’ailleurs le monde à la recherche de papier fin qu’il utilisera par la suite dans ses œuvres.

«L’année passée, je suis allé au Népal et au Bhoutan situé à côté. Le Bhoutan est un petit royaume fermé aux tourismes. Il faut demander la permission au roi pour y entrer. C’est là qu’on confectionne un des papiers les plus fins au monde. Celui-ci est fait avec l’écorce d’un arbre nommé daphné. Il fait partie des papiers fins himalayens», raconte l'artiste qui a pu en fabriquer sur place.

Prochainement, il s’envolera vers Cuba pour rapporter un papier fait avec de la bagasse, le résidu fibreux provenant de la canne à sucre.

Ouvrage sur la tuque

Sylvain Rivard a publié dans la même collection La tuque, en 2014. Pour des raisons de marketing, il n’a y pas eu d’annonce officielle. L’éditeur a décidé de présenter cet ouvrage, aux côtés de La chemise à rubans et La ceinture fléchée (premier livre de la collection), cette semaine à Québec pour lancer la série.

«Il a été rédigé en innu. Je raconte comment que la tuque est arrivée en Amérique avec les premiers moutons à bord des drakkars. Les Inuits tricotent beaucoup. Ils sont très près de Terre-Neuve qui est reconnue pour ses tricots épais que les pêcheurs portaient», souligne l’auteur.