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Des intérêts politiques et non policiers, soulève une experte

le mercredi 19 février 2020
Modifié à 15 h 01 min le 21 février 2020
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

«Je plains le directeur et ses policiers d’être au cœur d’une partie d’échecs jouée par des élus qui ont des intérêts divergents.» L’experte en sécurité publique Manon Beaumier ne mâche pas ses mots pour qualifier la situation qui prévaut au sein du conseil de la Régie intermunicipale de police Roussillon. Déçue de la tournure des événements, la directrice des programmes en gestion en sécurité publique de l’Université de Trois-Rivières s’inquiète que la confiance de la population envers la police s’érode. À ce sujet, elle recommande aux élus de s’intéresser au livre vert sur la réalité policière au Québec déposé en décembre par le gouvernement. «C’est un document qui cherche exactement à régler le genre de problème que la Régie vit en ce moment, explique Mme Beaumier. C’est une belle illustration de ce que à quoi le gouvernement réfléchit en ce moment, à savoir diminuer le nombre de corps de police au Québec étudier la répartition des coûts, etc. Dans ce contexte, je ne crois pas à la création de petits services de police.» Comme elle l’avait dit en mai, elle martèle que la décision d’une ou deux villes de quitter une Régie va à contre-courant, puisque la tendance est à la collaboration. «Je pense qu’il y a des positionnements stratégiques qui se font, soulève-t-elle. La Régie de police est une institution et je trouve cela regrettable qu’on fasse de la politique avec une institution.» Qu’est-ce-que le livre vert du gouvernement ? Ce document de consultation est le point de départ à une démarche qui vise à repenser la police au Québec. Il soulève des questions, dont celles-ci, par rapport aux enjeux de financement et de service offert par les corps policiers, notamment: -Devrait-on privilégier le regroupement de corps de police pour créer des organisations aux capacités accrues? -Comment atteindre un meilleur équilibre entre les attentes envers la police et la capacité de payer des contribuables? -Qu’il s’agisse d’employés à l’interne ou de ressources externes, le recours à des civils par les corps de police devrait-il être accentué?