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COVID-19

Des restaurateurs en zone rouge déçus, mais résolus

le mercredi 07 octobre 2020
Modifié à 6 h 48 min le 08 octobre 2020
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

La fermeture forcée des salles à manger en zone rouge fait mal, mais elle ne sonne pas le glas de leurs activités pour autant, conviennent trois restaurateurs locaux interrogés par Le Reflet à la suite de l’annonce de Québec le 28 septembre. Jean-Caude Trottier, copropriétaire des restaurants L’ours caverne culinaire et Chez Julien à La Prairie, doit retourner au système de livraison qu’il avait mis en place lors de la première vague au printemps. Celui qui dit avoir passé au travers «grâce à un coussin financier» se tourne vers ces nouveau service «pour essayer de s’en sortir» «Ça ne remplace pas les revenus générés par la salle à manger et le service de traiteur, mais je sais que nous allons tenir le coup d’ici notre réouverture. Je ne veux pas être alarmiste», précise le restaurateur qui a pu tirer profit de la popularité de sa terrasse cet été, notamment.
«Nous avons été choyés par nos clients présents cet été. En revanche, la période des Fêtes pourrait faire mal.» -Normand Savard, propriétaire du restaurant la Piazzetta
«Pour les jours de semaine, la fermeture ne représente pas une grande perte, mais pour les fins de semaine, ça l’est, explique celui qui répartissait les clients sur deux services plutôt qu’un pour respecter la capacité réduite autorisée au bistro Chez Julien. Pour l’Ours, la perte est plus flagrante, car nos deux services étaient toujours complets.» Au moment de l’entrevue, M. Trottier n’avait pas pris complètement connaissance de l’aide financière promise par le gouvernement pour éponger les pertes de revenus dues à la fermeture. «Ça semble ambigu pour les restaurateurs comme moi qui n’ont pas contracté de prêt lors de la première vague», fait-il savoir. Investissement Yves Duchemin s’estime privilégié de pouvoir compter sur la popularité de la livraison en ces temps où il est recommandé de rester à la maison. Le propriétaire du restaurant Jennina Pizzeria à Saint-Constant trouve néanmoins «décourageant» d’avoir investi des centaines de dollars dans du matériel pour appliquer les règles sanitaires dans son commerce, alors que les clients n’y sont plus admis pour manger à table. «Est-ce que ça valait la peine de le faire pour quelques mois seulement?» se questionne le restaurateur dont le plus grand défi à ce jour demeure le recrutement d’employés. «Ça n’a jamais été aussi difficile d’embaucher. Avant la pandémie, j’avais trouvé une serveuse, mais on a dû fermer. Je ne sais pas si elle sera de retour quand nous pourrons rouvrir», dit-il. M. Duchemin a augmenté le salaire de ses serveuses pour palier l’absence de pourboires, précise-t-il. Se faire à l’idée À l’instar de ses confrères du milieu, Normand Savard s’avère positif dans les circonstances. «On n’a pas le choix, résume le propriétaire du restaurant la Piazzetta à Candiac. On y va une journée à la fois. C’est malheureux, mais on n’a pas de contrôle sur ces décisions.» Le restaurateur s’était conformé aux directives de la Santé publique lors de la réouverture de sa salle à manger et «s’apprêtait à investir davantage». «Je reste positif, car nous sommes choyés de pouvoir compter sur une clientèle aussi fidèle», affirme celui qui demeure confiant qu’il «va passer au travers».

Survivre à la pandémie

Selon un récent sondage de l’association Restaurants Canada, 40% des restaurants ont dit ne pas pouvoir survivre plus de trois mois dans la situation actuelle, jumelée à la fermeture des terrasses et l’arrivée de l’hiver.