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Des travaux illégaux faits chez Écoservices Tria à La Prairie

le vendredi 31 janvier 2020
Modifié à 10 h 09 min le 31 janvier 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Le centre de tri et de recyclage Écoservices Tria à La Prairie a procédé, il y a quelques semaines, à des travaux non autorisés par le gouvernement du Québec sur son site. Ce sont des citoyens qui ont alerté le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques quelques jours avant Noël, incommodés par du bruit excessif. Ils ont dû attendre la réouverture des bureaux du gouvernement, en janvier, pour que leur plainte soit entendue, Urgence environnementale refusant de prendre le relais entre-temps. Le ministère a réalisé une inspection le 14 janvier. Le gouvernement a ensuite avisé l’exploitant «que les travaux qu’il fait ne sont pas conformes, puisqu’il n’a aucune autorisation», a confirmé par écrit une inspectrice du ministère à Louise Hurteau, une citoyenne candiacoise qui a porté plainte. Écoservices Tria devrait recevoir un avis de non-conformité, a ajouté l’inspectrice. «Ce dossier est déjà sous enquête en vue de poursuite pénale et nous évaluons également la possibilité d’utiliser d’autres recours pour faire respecter la Loi sur la qualité de l’environnement et le décret», a-t-elle aussi fait savoir à Mme Hurteau. Est-ce que l’inspectrice fait notamment référence au recours collectif autorisé contre la compagnie en novembre 2016, ainsi que le gouvernement du Québec et la Ville de La Prairie? Le Reflet a communiqué avec le ministère de l’Environnement afin d’avoir plus d’information sur cette dernière affirmation, mais il n’a pas eu de réponse à ce jour. Décret à respecter Selon un décret gouvernemental émis il y a trois ans, l’entreprise n’a plus le droit d’intervenir sur son site constitué de matières résiduelles enfouies. Il peut toutefois continuer d’exploiter son centre de tri de matériaux secs. «Pour se rendre conforme au décret, la compagnie a dû végétaliser le site d’enfouissement», a expliqué Pierre Robillard, un citoyen de Candiac à l’origine du recours collectif. Sa résidence est adossée à la compagnie. Ce dernier a donc été surpris – tout comme sa voisine Mme Hurteau – lorsqu’il a constaté qu’Écoservices Tria a étendu une toile géotextile et des résidus de béton, de pierre et de brique sur le gazon, afin de former un chemin sur lequel ont été mis des conteneurs. «Ça va au moins un an ou plus pour que la nature reprenne ses droits», a estimé M. Robillard. De son côté, Mme Hurteau a précisé que le remblai a été effectué sous les lignes de transport d’Hydro-Québec, une pratique de surélévation interdite par la Société d’État. Philippe Cyr, conseiller en communication chez Hydro-Québec, a confirmé au Reflet que son entreprise est intervenue auprès du propriétaire du terrain «pour lui demander de retirer les matériaux et les conteneurs dans les meilleurs délais, car ils pourraient présenter un risque» et que le propriétaire «fait preuve d’une grande collaboration». Le propriétaire d’Écoservices Tria n’avait pas demandé d’autorisation, alors que «tout aménagement temporaire ou permanent dans les emprises de lignes de transport doit être analysé et autorisé au préalable par Hydro-Québec», a-t-il signifié. Le propriétaire d’Écoservices Tria n’a pas retourné l’appel du Reflet. [caption id="attachment_79632" align="alignnone" width="444"] Des conteneurs ont été amenés sur le chemin aménagé.[/caption]