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Des voies réservées sur la route 132 et l'A30 pour s’attaquer à l’auto solo

le mercredi 02 septembre 2020
Modifié à 13 h 57 min le 02 septembre 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Des voies réservées pour le transport en commun et le covoiturage s’ajouteront afin de désengorger le trafic de la région métropolitaine. Sur la Rive-Sud, l’autoroute 30, l’autoroute 20, la route 116 ainsi que la route 132 dans le secteur du Roussillon sont ciblées. Le ministère des Transports du Québec a lancé un appel d’offres pour réaliser une étude d’opportunité qui analysera l’implantation du Réseau métropolitain de voies réservées (RMVR) dans la grande région de Montréal. Selon la carte présentée aux médias, des voies réservées pourraient apparaître sur la Rive-Sud sur l’autoroute 30 (entre l’autoroute 20 et la route 132), sur l’autoroute 20 (entre le pont-tunnel et Beloeil), sur la route 116 (entre le pont Jacques-Cartier et l’autoroute 30) ainsi que sur la route 132 (entre Candiac et le pont Mercier). Le dossier d’opportunité déterminera entre autres les types d’aménagement et les modalités à privilégier selon les secteurs, notamment quant au covoiturage ou à une gestion dynamique des voies. «On ne veut pas un concept mur à mur sur toutes les autoroutes. On va travailler avec les sociétés de transport», a affirmé le ministre des Transports François Bonnardel, en conférence de presse à Longueuil, le 2 septembre. D’ailleurs, trois tables de concertations, soit pour Montréal, Longueuil et la Couronne Sud ainsi que Laval et la Couronne Nord, seront mises en place afin de poursuivre la collaboration avec les partenaires et élus concernés. [caption id="attachment_98459" align="alignright" width="444"] Le ministre des Transports François Bonnardel[/caption] M. Bonnardel a assuré que le RMVR n’amputerait pas le réseau autoroutier de voies de circulation pour les voitures automobiles. «Il n’est pas question de vol de voies : c’est un ajout, on veut améliorer la fluidité.» Néanmoins, il souhaite que le réseau de voies réservées devienne un incitatif pour changer le comportement des automobilistes. «On veut faire en sorte que la deuxième voiture soit laissée à la maison, souligne-t-il. Si un automobiliste voit un bus qui file à 100 km à côté de lui, qui est coincé dans le trafic... il va se dire «Peut-être que je perds mon temps.» Un changement de comportement possible si trois conditions sont remplies: la durée, le coût et le confort. «Il faut repenser la mobilité pour réduire l’auto solo. Déplacer le même nombre de personnes, mais réduire le nombre de véhicules», a présenté la ministre déléguée aux Transports Chantal Rouleau. Pour assurer le succès du REM [caption id="attachment_98460" align="alignleft" width="380"] La mairesse de Longueuil Sylvie Parent[/caption] La mairesse de Longueuil Sylvie Parent a accueilli avec enthousiasme cette «excellente nouvelle», qui répond aux représentations faites depuis 2018 par la Coalition A-30, ainsi qu’à des besoins ciblés dans la Vision transport en commun 2025 de l’agglomération de Longueuil «Longueuil et la Montérégie demandaient des interventions depuis longtemps. On est content que ça se concrétise», a-t-elle soutenu. À ses yeux, tant l’autoroute 30 et l’autoroute 20 que la route 116 sont de «grandes priorités» de la région afin d’alléger la circulation routière, mais elle place en tête de liste l’autoroute 30. «La 30 est complètement congestionnée, en temps normal, et c’est cette artère qui mènera au REM. Il faut s’assurer qu’elle soit efficace, si on veut que le REM soit un succès. Ce lien, il est très important.» Elle a rappelé que malgré la croissance de la population, les infrastructures en transport collectif n’ont pas suivi. Le chef de l’opposition s’est aussi réjoui de cette annonce. «En plus de participer à l’atteinte de l’objectif fixé par le Plan métropolitain d’aménagement et de développement d’atteindre 35 % de la part modale du transport en commun en période de pointe en 2031, la mise en place du RMVR contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre, dont 43% proviennent du secteur des transports», a-t-il fait valoir, par voie de communiqué. D’ici 2022 Le ministre des Transports ne s’est pas prononcé sur un échéancier précis quant à la concrétisation de ces voies réservées, mais dit espérer que le réseau voit le jour d’ici la fin du mandat du gouvernement, en 2022. La firme choisie se verra octroyer un mandat de cinq ans. Et sans dresser une liste des priorités à suivre pour le déploiement du réseau, il a identifié les autoroutes 15, 19 et 30, qui figurent dans la Plan québécois des infrastructures, comme des voies majeures. «L’étude va déterminer quelles seront nos priorités», précise-t-il. Quant au coût, il est prématuré à cette étape de se prononcer sur un montant, a-t-il indiqué. Transport en commun: aide supplémentaire à venir Le ministre Bonnardel a laissé entendre que des sommes additionnelles seront bientôt versées afin de venir en aide aux sociétés de transport qui, depuis le début de la pandémie, ont vu une chute drastique de leur achalandage. «On a demandé des efforts aux société de transports, ils vont les faire, mais avec un taux d’achalandage autour de 25%, on ne voit pas la lumière avant la fin de 2021», a-t-il analysé. Une aide d’urgence de 400 M$ avait été accordée en juin, ce qui avait été jugé insuffisant par plusieurs sociétés de transport afin d’éponger les lourdes pertes financières. Dans l’agglomération de Longueuil, on les estimait à au moins 32 M$ pour 2020. À l’heure actuelle, les autobus sont toutefois loin d’être pleins dans la grande région de Montréal, alors que le télétravail est encore privilégié par plusieurs entreprises du centre-ville. Les tours à bureaux ne sont occupées qu’à 10%. Il assuré également qu’il est sécuritaire de monter à bord d’un autobus ou de prendre le métro, alors que les mesures sanitaires sont appliquées.