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Dix questions sur le commerce électronique

le vendredi 22 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 22 avril 2016
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

L’expert Web François Charron sera de passage au Complexe Roméo-V.-Patenaude à Candiac, le 26 avril, dans le cadre de la tournée «Opération branchons les PME du Québec.»

 

1. À qui s’adresse le commerce électronique? Aux PME ou seulement aux grandes sociétés?

La beauté avec les boutiques en ligne est qu’une PME a le même nombre de pieds carrés qu’une multinationale sur le Web, soit la grandeur de l’écran de l'ordi ou d'une tablette. Une PME qui arrive sur le Web avec un bon produit et une bonne offre fait compétition directement aux grands joueurs. La clé est d’offrir des produits ciblés, différents. En se lançant sur Internet, la PME voit son marché passer de sa ville à sa région, à sa province et à la planète toute entière!

 

2. Est-ce onéreux?

Il en coûtait les yeux de la tête pour faire du commerce électronique. Ce n’est plus le cas. Par exemple, le service votresite.ca que j’ai lancé et qui permet aux PME de créer une boutique en ligne coûte moins de 50 sous par jour! Tout le monde a les moyens. Et à la question: est-ce que c’est facile? La réponse est oui! C’est ma mère Ghyslaine, 70 ans, qui a été ma testeuse de logiciel. Si ma mère est capable de créer un site et une boutique en lien, tout le monde est capable. 

 

3. Dans quel secteur d’entreprises le commerce électronique est-il plus présent? 

Tout se vend sur le Web! Les domaines les plus populaires sont les voyages (tourisme), la bouffe, la mode, les livres, la déco (incluant les meubles), le sport, l’électronique, la santé (beauté), le matériel de bureau et les produits de rénovation. Ils sont au top 10 des articles les plus recherchés.

 

4. Par rapport aux autres provinces et ailleurs, le Québec fait-il bonne figure en matière de commerce électronique?

On est le parent pauvre. On est vraiment en arrière. Puisque les PME d’ici ne vendent pas en ligne, les Québécois se tournent vers les sites étrangers (*). Pourtant, on est bilingue, on est capable de vendre dans les deux langues.

 

5. Le commerce électronique fera-t-il disparaître les magasins ayant pignon sur rue?

Le cinéma n’a pas tué la télé et la télé n’a pas tué la radio. Les magasins vont s’adapter.  La façon de magasiner change, mais le contact humain sera toujours important.

 

6. De quoi êtes-vous le plus fier dans ce projet?

On a lancé avec l’organisme BranchonslesPME.ca un programme de stagiaires qui réalisent gratuitement les boutiques en ligne des PME. J’adore ce mélange de générations. On prend des étudiants en maîtrise en commerce électronique ou des finissants au BAC en marketing qui sont nés avec Internet pour les jumeler à des entrepreneurs qui ont besoin d’aide avec le Web. Les résultats sont géniaux. Des centaines de boutiques en ligne ont été construites cette année.

 

7. Avez-vous un exemple de réussite en tête?

Je pense à Annik, cette maman qui n’avait pas d’entreprise et qui est venue voir ma conférence il y a un peu plus de deux ans. Elle est sortie dynamisée. Elle fabriquait des icônes à la maison afin de mieux communiquer avec son enfant autiste. Elle vend maintenant partout au Québec et en France. Elle a lancé une version en anglais et propose ses produits en Chine. Elle dirige se petite multinationale en direct de sa maison de Repentigny!

 

8. Qu’est-ce qui vous stimule à donner des conférences aux quatre coins de la province?

Vous devriez être sur scène avec moi. J’adore voir les yeux des entrepreneurs s’allumer pendant la conférence. À la fin, ils sont énergisés et je sens qu’ils repartent à la fois outillés et avec le désir profond de se prendre en main pour se lancer dans la vente en ligne!

 

9. On vous surnomme le «Robin du Web». Est-ce cela colle bien à votre réalité?

J’adore ce nom! Environ 98% des entreprises au Québec sont des PME de 20 employés et moins. Elles n’ont pas une fortune à dépenser pour la plupart.  Il faut les prendre par la main et avoir la passion et la patience pour leur montrer les rudiments du Web. Il en va de leur survie.

 

10. Que souhaitez-vous aux PME d’ici?

Qu’elles apprennent à gérer la vente en ligne, à envoyer de bonnes infolettres. Qu’elles apprennent à utiliser intelligemment les réseaux sociaux. Je suis tanné de voir les camions de livraison pleins traverser notre frontière pour se rendre ici et repartir vides. Je veux que ce soit les autres qui trouvent qu’on leur vole trop de clients! On est des Gaulois les Québécois, on est capable de faire cela.

 

(*) Seulement 1$ sur 4 dépensé en ligne par les Québécois va dans les poches des entreprises d’ici selon Stéphane Giard, coordonnateur aux entreprises de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries.