Opinion

Docteur, suis-je normale?

le mercredi 04 mai 2016
Modifié à 0 h 00 min le 04 mai 2016
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Le billet du 4 mai 2016 d'Hélène Gingras.

Saviez-vous que c'est la Semaine nationale de la santé mentale du 2 au 8 mai?

Chaque fois, je m’incline bien bas. Parce que personne n’est à l’abri de vivre un épisode de détresse, de dépression majeure, etc. Qui affecte l’humeur, les émotions, le comportement, la réflexion.

Je connais des gens qui en ont souffert. Moi-même je n’y fais pas exception.

C’était il y a quelques années. Un 2 janvier. Je m’en souviendrai toute ma vie. Je traversais une période extrêmement difficile. Et j’avais le sentiment d’être épuisée à force d’essayer de me garder la tête hors de l'eau depuis des mois. En vain.

Je dormais mal. Voire pas. Même si j’étais fonctionnelle au travail. Je souffrais. Je n’allais pas bien dans ma tête. Je broyais du noir. À chaque instant. J’étais en détresse.

Au bout du rouleau, je m'étais rendue chez le médecin. Dans l'espoir qu'il me prescrive quelque chose. Comme des antidépresseurs. Après y avoir longtemps réfléchi. Je connaissais au moins deux personnes qui en avaient consommé pendant un certain temps. Avec succès. Le temps qu'elles reprennent goût à la vie. À sourire. À éprouver du plaisir.

Quand j'étais arrivée à la clinique, j'avais été surprise de voir qu'il n'y avait aucun patient dans la salle d'attente. Je sautais de joie! J’avais tendu ma carte d’assurance maladie à la secrétaire en croyant que c'était mon jour de chance. Presque déjà soulagée d’un lourd poids à l’idée que j’allais obtenir de l’aide.

L'affaire s'était gâtée par la suite. Mon dossier avait été attribué à un autre docteur que celui qui était de garde. Même si j'étais la seule patiente dans la clinique, le médecin en devoir ne pouvait pas me traiter. J'étais anéantie.