Culture

Donner une deuxième vie à la grange de ses ancêtres

le mercredi 05 septembre 2018
Modifié à 8 h 24 min le 05 septembre 2018
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Cynthia Quesnel a sauvé la grange construite par son arrière-arrière-grand-père de l’abandon. Son conjoint Réjean Dandurand et elle ont tout reconstruit à Athelstan. Un havre de paix unique qui a nécessité deux ans et demi de travail. Le couple aimait beaucoup le look du bois. Cynthia Quesnel avait toujours décoré ses locaux de massothérapie avec des imitations de bois. Réjean Dandurand est un artiste interpelé par cette matière. «La grange familiale située à Saint-Anicet avait été mise à terre et destinée à un feu, explique Cynthia. J’avais aussi le goût de redonner vie à une vieille grange», a ajouté Réjean. Ensemble, ils ont récupéré le bois de la grange de la famille Quesnel, construite par Antoine dans les années 1850. Une grange située sur le site McDonald sur laquelle a terre familiale a été installée et où la plus vieille présence autochtone avait été recensée dans le Haut-Saint-Laurent à un certain moment. «Jeune, j’ai vu les archéologues travailler sur le terrain», mentionne Cynthia. Un autre bâtiment de ferme a aussi été requis pour mener à terme leur projet. Chacune d’elle avait un style propre; l’une était française, l’autre irlandaise. Ce dernier style est perceptible dans le toit avec l’utilisation de pièces métalliques, appelées thunderstruck, pour ajouter une résistance aux grands vents. Les poutres âgées ajoutent un cachet unique à l’ajout à la maison du chemin Ridge. Plusieurs essences de bois différentes confèrent une chaleur à la construction. «Tout le bois a été travaillé avec une scie mécanique ou une scie circulaire, révèle Réjean. Ça été un projet de patience. Je suis un peu maniaque, soutient. Je prends le temps qu’il faut pour réussir les idées que nous avons. » Un des plancher a été fixé avec des gougeons, une technique ancienne. Un autre est un casse-tête de bûches.   Ormes en vedettes Deux ormes ont été récupéré et occupent une place de choix dans la maison. Un sert de point central à un escalier avec des marches en érable. L’arbre devait avoir 300 ans et était rempli de terre. «En fouillant dans le bois, on trouvait des trésors, explique Cynthia. L’orme est un des arbres les plus détestés des ébénistes parce qu’il est difficile à travailler», a reconnu Réjean. L’autre orme est un arbre de sagesse érigé comme monument devant la maison. On voit des traces particulières laissées par le fouet du vent. Certains amérindiens, ainsi que Réjean Dandurand, croient qu’un esprit habite l’arbre. Le couple indique que 70 % de la grange a été récupéré et que leur projet d’annexe à la maison est complété à 80 %. Des fenêtres de 1935 ajoutent un cachet authentique à la construction. «On a pris le choix de s’installer ici et de faire notre projet, résume Cynthia Quesnel. J’ai connu Réjean et il faisait de l’art amérindien. Je lui ai dit que si je construisais ma salle de massage ici, il devait se construire un véritable atelier. »