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Élevée dans la boutique de maman

le vendredi 08 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 08 mai 2015
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Rose-Amélia, 22 mois, a pratiquement appris à marcher dans la boutique de sa mère à Saint-Constant.

«C’est sa deuxième maison», avoue Nathalie Cloutier qui a profité d’à peine six mois de congé de maternité après la naissance de sa fille.

Mère monoparentale à temps plein, elle n’a pas eu le choix d’amener son bébé au commerce M.U.S.T. situé rue Saint-Pierre pour continuer à gagner sa vie.

«J’aurais aimé avoir un an de congé de maternité», avoue celle qui a la chance d’avoir une fille relativement tranquille en dehors de quelques crises.

«En boutique, je me souviens qu’elle était trop petite pour tenir sa bouteille. J’avais trouvé une façon de l’installer pour qu’elle boive seule sans la tenir. Quand un client était dans la cabine d’essayage, je changeais sa couche», se souvient-elle.

«Quand j’y repense, je me demande comment j’ai fait, poursuit-elle. On trouve des moyens, on se débrouille comme on peut.»

Un peu de répit

Depuis six mois, Rose-Amélia fréquente la garderie, donnant du répit à sa maman. Néanmoins, puisque sa mère travaille tous les samedis et parfois les jeudis et vendredis en soirée, la petite n’a pas le choix de suivre à la boutique. Idem lorsqu’elle est malade.

«C’est un plus de ne pas être obligée de manquer le travail, dit Mme Cloutier. En même temps, je me sens mal de l’amener parce qu’il y a de la grosse musique. Normalement, quand on est malade, on veut être dans nos affaires…»

Ce n’est pas non plus toujours l’idéal avec les clients même si la plupart aiment bien la petite. «C’est sûr qu’elle dérange parfois. Surtout quand il y a beaucoup de monde», admet la femme d’affaires.

À la maison, Mme Cloutier avoue qu’elle tourne les coins ronds si elle veut trouver du temps pour souffler et être avec sa fille.

«Parfois, c’est un peu moins en ordre ou je ne suis pas toujours bien peignée, mais ça c’est valable pour plusieurs mères», se console celle qui met sa vie sociale de côté pour le moment.

 

Nathalie Cloutier

Profession: propriétaire de la boutique M.U.S.T. depuis 12 ans.

Situation familiale: mère monoparentale à temps plein.

Nombre d’heures travaillées: «50 heures faciles (soupir)», dont tous les samedis et souvent les jeudis et vendredis soir.

Décision: la boutique est désormais fermée le dimanche par choix familial.

À l’heure où un nombre important de femmes est sur le marché du travail, le Journal a voulu savoir comment elles arrivent à concilier le travail et la famille, surtout quand elles occupent un poste de direction ou œuvrent à leur compte. Peut-on être mère et femme en affaires? Deux autres dirigeantes d’entreprises partagent leurs trucs, soit Isabelle Turcotte, vice-présidente de Faces Cosmétiques, et Dominique Raîche, directrice marché des particuliers à la Caisse des Berges de Roussillon.