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Elle enquête sur les cas de harcèlement psychologique

le samedi 03 mars 2018
Modifié à 7 h 17 min le 03 mars 2018
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

L’inspecteur mythique de la série policière Columbo l’a tellement fascinée lorsqu’elle était jeune qu’il a joué un rôle dans son choix de carrière. Après avoir complété une formation en techniques policières, Jénika Théorêt est devenue avocate pour GardaWorld. Parmi ses tâches, celle d’enquêtrice. «En fait, mes fonctions sont d’offrir des services complets en matière de prévention, d’enquête et de médiation concernant des plaintes de harcèlement psychologique ou de conflits en milieu de travail pour nos clients», précise la résidente de Sainte-Catherine. C’est à la suite d’un stage chez GardaWorld en avril 2017, alors qu’elle complétait son Barreau, que Me Théorêt a été engagée à la fin octobre. Satisfait de ses services, son employeur a créé le poste qu’elle occupe actuellement dans la division des enquêtes.
«Il y a un besoin concernant le harcèlement pour les entreprises. Il y a des situations qui doivent être changées.» - Jénika Théorêt, avocate, enquêtrice et médiatrice accréditée chez GardaWorld
L’avocate de 27 ans fait affaire avec des entreprises réparties à travers le Québec. «Si la plupart d’entre elles ont un département de ressources humaines par souci de transparence, elles vont faire affaire avec un tiers [GardaWord], lorsqu’un cas de harcèlement psychologique survient», mentionne l’avocate. Dans le cadre de son travail, Jénika Théorêt doit notamment déterminer si la plainte est fondée et si elle constitue un cas de harcèlement. «Lorsqu’il y a une situation conflictuelle entre deux personnes, soit l’employé et la personne qui est en position d’autorité face à elle, ça ne veut pas dire pour autant qu’il s’agit de harcèlement», prévient-elle.   Miser sur le dialogue Selon les cas, la Sainte-Catherinoise qui est médiatrice accréditée privilégie la médiation. Cette façon de faire permet d’éviter que la situation dégénère et se retrouve devant les tribunaux. «Dans notre système juridique, la médiation est mise de l’avant au lieu d’entamer des procédures civiles. Elle permet aux parties impliquées d’avoir un contrôle sur leurs décisions et de rétablir la communication entre les personnes. Le médiateur amène les gens en conflit à se parler», explique Me Théorêt. «Ma principale priorité est d’arriver à désamorcer les situations de conflit, où la tension est souvent palpable, entre des individus, précise-t-elle. Je veux agir avant qu’il n’y ait contamination sur une plus grande échelle et que la réputation de l’organisation ne soit touchée.» Questionnée à savoir si le fait d’être une femme peut faciliter le rapprochement entre les parties concernées, elle croit que oui en raison de la spécificité de la clientèle. «Malheureusement, ce sont souvent des femmes qui sont au cœur des plaintes, constate-t-elle. Elles sont plus à l’aise de discuter avec une médiatrice, sans rien enlever à mes confrères qui travaillent dans le même domaine.»   Le goût de la justice Jénika Théorêt dit avoir hérité du goût de la justice de ses parents qui se sont montrés d’une droiture envers elle et sa sœur durant leur enfance. «On m’a élevé dans la justice, dans l’égalité. J’ai toujours eu cette valeur très ancrée chez moi. Au secondaire, je défendais mes amis lorsqu’ils étaient victimes d’intimidation», relate cette dernière. Après son diplôme de techniques policières obtenu au Collège Maisonneuve, elle a décidé d’aller en droit. «C’était un chemin naturel. Je voulais un emploi qui allait combiner mes deux passions: le domaine des enquêtes et le volet juridique», affirme celle qui est diplômée de l’Université de Montréal.   Formation à l’aéroport Jénika Théorêt donne des formations aux agents de sécurité de GardaWorld qui travaillent à l’Aéroport de Montréal. «C'est une formation sur les assises légales qui se passe au Centre de développement de carrière GardaWorld. Il s’agit d’une fonction occasionnelle et parallèle à mon principal travail. Je leur explique les limites de leurs interventions, c’est-à-dire ce qu’ils ont le droit de faire lorsqu’ils interviennent», mentionne-t-elle.