Opinion

Équipe de hockey junior majeur à St-Constant : Une réalité ? À quel coût ?

le mercredi 27 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 27 avril 2016

Le maire Jean-Claude Boyer avoue ne pas avoir parlé de la réserve pour fins publiques du commerce de pièces d’auto et du motel adjacent à l’aréna Wilfrid-Lamarche. Pourquoi, puisqu’il a promis être transparent? Le coût pour ces deux expropriations dépasserait les 5 M$ (comprenant la valeur des terrains, les immeubles, l’amélioration des terrains, les dommages ainsi que les coûts de la relocalisation des occupants actuels, tel qu’énoncé par les jurisprudences et les principes d’expropriation).

Craignait-il avoir des questions sur le sujet, puisqu’à ce jour l’administration municipale n’a jamais avancé aucun chiffre sur ses projets utopiques?

Pourquoi nous réagissons aujourd’hui? Pour ces raisons:

1: Le maire blâme l’administration précédente en désinformant la population. Lui et le conseiller David Lemelin prétendent que la Ville fait un chèque de 1 M$/année pour le bail à l’aréna Isatis et qu’à la fin il ne restera rien. Faux! Nous louons 2200 heures de glace à 300$, ce qui équivaut à 660 000$. De ceci, il faut soustraire 260 000$ payés en taxes municipale par Isatis. On est à 400 000$. De cela, il faut soustraire les frais que nous avions à payer en gérant l’ancien aréna: salaires des employés, chauffage, réfrigération, électricité, réparations, zamboni, etc. Il en coûtait tout près de 500 000$ par année. Isatis est lié par un bail emphytéotique de 60 ans, durant lequel il a l’obligation de nous offrir un aréna en parfaite condition. La durée de vie d’un immeuble institutionnel ou récréatif est d’environ 40 à 50 ans (on n’a qu’à voir l’état de l’ancien aréna pour comprendre). Isatis devra donc démolir et reconstruire si l’aréna devient désuet. Et dans 60 ans, Isatis nous cède l’aréna en parfaite condition, sans frais. Nous demeurons toujours propriétaires du terrain. Il est donc faux de prétendre qu’il ne nous restera rien, et les chiffres sont erronés. Le bail emphytéotique est de 60 ans, dont l’entente des heures de glace est renouvelable et négociable aux 5 ans. On peut donc choisir de prendre moins d’heures de glace, négocier les tarifs selon le marché, etc.

2: Depuis un an (Le Reflet, 5 mai 2015), Ginette Bourget, ex-conseillère municipale, demande à l’administration les coûts de tous les projets sur la table ainsi que des études en prouvant la rentabilité. Non seulement elle n’a jamais eu de réponse, mais en plus le maire ne veut plus qu’elle pose cette question. Mais qu’il en donne la réponse! Il avait promis de donner ces chiffres et les preuves de rentabilité. La population est en droit de savoir combien il en coûtera à la Ville, avec les vrais chiffres validés par des professionnels du milieu, et non pas selon la réflexion des élus.

3: Juste avec ce projet d’aréna, dont les coûts devraient tourner autour de 40 M$, la dette de la Ville va doubler. Le budget actuel de la Ville est d’environ 35 M$ actuellement. Le service de la dette est à plus de 3 M$, il tournera autour de 6 M$. L’équation n’est pas compliquée à comprendre. Comment osent-ils prétendre qu’il n’en coûtera rien? Est-ce qu’ils se basent sur les mêmes chiffres que lorsqu’ils ont promis en campagne électorale une baisse de taxes de 3% qui s’est soldée par une hausse de 3%?

4: Pourquoi des villes comme Saint-Hyacinthe, Verdun, Trois-Rivières et Laval se sont-elles retirées du projet d’équipe de hockey junior majeur, des villes pourtant beaucoup plus populeuses que les nôtres, ayant donc davantage de capacité de payer?

5: Les citoyens ont élu deux équipes à la mairie, mais tous les conseillers se sont ralliés au maire Boyer, il n’y a donc plus aucune opposition constructive à Saint-Constant, ce qui n’est jamais bon pour une Ville. Comme le maire blâme l’administration précédente, donc notre administration, nous avons le droit de prendre la parole et exigeons que le conseil fasse preuve de transparence, et donne les vrais chiffres à la population, évalués par des professionnels et non basés sur leurs réflexions.

En résumé, de 2005 à 2013 la ville a connu une croissance exceptionnelle, était dans le top 3 au niveau provincial dans les indicateurs de performance du gouvernement, qui sont des informations publiques et vérifiables (niveau de taxation et fardeau fiscal per capita bas). Depuis 2013, on dégringole dans cet indicateur, preuve d’une méconnaissance des enjeux fiscaux reliés à l’administration municipale.

Gilles Pepin, ex maire de Saint-Constant 2005 à 2013

et

Ginette Bourget, ex-conseillère municipale district No 6