Et la lumière fut !

Voici le billet du 7 décembre 2016 d'Hélène Gingras.

Avez-vous installé vos décorations de Noël?

Chevy Chase, dans Le sapin a des boules, n'a rien inventé. Je soupçonne même le réalisateur d'avoir espionné mes parents lorsque venait le temps pour eux d’installer leurs lumières extérieures de Noël. Chaque année, j'avais l'impression que ça relevait d'un exploit. Tant c'était laborieux. Que ça prenait du temps.

Plus jeune, j'étais appelée à participer. Je ne compte plus les heures passées à démêler des jeux de lumières. C'est à croire que les cordons jouaient à l'élastique une fois rangés dans leur boîte. Je n'ai jamais compris comment c'était possible d'en arriver à un tel enchevêtrement. Ça demeure un mystère pour moi encore aujourd'hui. Je soupçonne qu’un lutin maléfique prenait un plaisir à secouer la boîte dans tous les sens pour déjouer l’ennui le reste de l’année.

Une fois les cordons de lumières libérés, il fallait s'assurer que toutes les ampoules étaient bien vissées. Ou qu'on ne les avait pas brisées à force de brasser et de les cogner sur le plancher dans nos efforts pour les dénouer.

Puis, venait le moment ultime, celui de brancher un jeu de lumières dans la prise de courant. Pour voir s'il fonctionnait. Si elles allumaient.

À l'époque, il suffisait qu'une seule ampoule soit brûlée ou mal vissée pour que le set complet ne fonctionne pas. Il fallait alors dévisser ampoule après ampoule et la remplacer par une qu'on savait fonctionnelle pour trouver celle qui était déficiente. Des heures de plaisir encore une fois.

Ce n’était pas tout. Le simple fait de transporter les cordons de lumières à l'extérieur suffisait parfois à créer des défaillances. Mais ce n'est pas tout de suite qu'on s'en rendait compte. Seulement après que mon père les ait installées le long de la corniche du bungalow. Avec labeur.

Une fois les ensembles de lumières reliés entre eux, toute la famille retenait son souffle quand venait le temps de voir si ça fonctionnait. Souvent, un ou plusieurs sets de lumières refusaient de s'allumer. Je soupçonne que c'est à cet âge que j'ai appris à blasphémer en cachette…

Aux yeux des voisins, le résultat n'était peut-être pas si extraordinaire. Mais chaque fois qu'on rentrait à la maison en soirée pendant le temps des Fêtes et que je voyais la maison éclairée de 1000 couleurs, j'étais drôlement fière.