Être aux oiseaux

Voici le billet du 1er juin 2016 d'Hélène Gingras.

Est-ce que les choses sont appelées à se répéter?

L'an passé, à pareille date, des oiseaux avaient fait leur nid dans mon tuyau de sécheuse. Il s'agissait d’étourneaux sansonnets. Une espèce plutôt envahissante. Préférable à chasser qu’à protéger. Qu'importe. J'avais chois mon camp. Celui de la vie.

Il y a quelques semaines, des étourneaux sansonnets ont fait leur nid dans la corniche d'une maison voisine. Pas de doute qu'il y a des oisillons. On les entend piailler de la rue.

À mon tour, j'ai encore abrité des oisillons. Dans un arbre dans la cour cette fois. Un rouge-gorge s’est installé dans un nid qui s'y trouve. La femelle y a pondu trois œufs. Ce n'est après qu'ils aient éclos que j'ai remarqué leur présence.

J'avais vu qu'un rouge-gorge perché sur les fils électriques m’épiait constamment. Je croyais à tort qu'il voulait manger les semences à gazon. C'est en m'approchant de l'arbre que j'ai constaté qu'il s'énervait. J’ai compris lorsque je l’ai vu couver sa portée.

De jour en jour, j'ai assisté à la croissance des petits. Ils étaient trois. Enrobés dans un duvet affreux. Les yeux à peine ouverts. Contrairement à leurs becs. Béants. Souvent pointés vers le haut. Dans le vide. À attendre le prochain vers. Je ne compte plus combien ils en ont mangé. Mais leur mère n'a jamais cessé de faire des allers et retours.

En l'espace d’une semaine, ils ont pris un poids considérable. Si bien qu'ils ont vite semblé entassés dans leur nid. Est-ce que c'est ce qui explique que j'en ai trouvé un dans le gazon? Trop loin de son nid pour avoir chuté. Parce que ses plumes ne semblaient pas avoir complètement poussées. Mystère…

Je l'ai remis délicatement dans son nid. En prenant soin d'utiliser un linge et de le toucher le moins possible. De peur que sa mère le rejette.

Le soir même, il était tombé en bas du nid. Prise deux.

Puis, je ne l'ai jamais revu. Le lendemain et les jours suivants, il ne restait plus que deux oisillons. Que j'ai vu prendre leur envol en fin de semaine. L'un était particulièrement gauche et malhabile. Trouvant refuge dans un cèdre pendant une partie de la journée.

Il y a deux semaines, je trouvais un chat égaré. Puis, des fourmis tentent d’entrer dans la maison depuis quelques jours. C’est à croire que ma vie est une ménagerie en ce moment.