Opinion

Être soi-même

le jeudi 14 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 14 avril 2016
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Voici le billet du 12 avril 2016 d'Hélène Gingras.

Êtes-vous assis en vous-même comme dans un fauteuil?

La question vous paraît tordue? Donnez-moi une minute.

Dans Muchachas (un livre que j'ai dévoré), Katherine Pancol fait dire ceci à une jeune femme talentueuse à l'égo démesuré:

«C'est tellement bien d'être soi. Assise en soi comme dans un fauteuil. Les gens veulent toujours plaire aux autres plutôt que de se plaire à eux-mêmes. C'est alors que les ennuis commencent. Parce qu'on ne sait pas quoi faire pour plaire aux autres. On se plie en quatre, on se contorsionne, on se limaçonne...», déclare Hortense en arpentant les rues de New York.

Hortense vit constamment en paix avec elle-même. Elle n'a aucune peur de ses opinions. Ni du regard des autres. Elle s’affirme haut et fort.

Je vous repose la question maintenant que c'est plus clair: êtes-vous assis en vous-même comme dans un fauteuil? À être vous-mêmes?

Parce qu'il peut être parfois tentant de projeter l'image de quelqu'un d'autre. De prétendre être ceci ou cela. Pour faire bonne impression. Pour acheter la sympathie des gens. Pour être aimé.

Peu importe la raison, c'est connu que le temps finit par parler, comme j'aime bien le dire. Par trahir, laisser transparaître ce qui n'est pas. Et il n'en résulte que de la déception chez les autres. Sinon un sentiment de trahison. Et peut-être même une petite déception intérieure pour soi-même. Autrement, des ennuis. Des mensonges. Des malaises. 

Tout ceci est du discours connu. Ce qu'on entend moins cependant, c'est que les gens qui se disent vrais comme Hortense et qui n'ont aucune crainte à l’affirmer candidement s'exposent également. Parce qu’ils doivent vivre avec les conséquences. Assumer leur manière d'être. Leurs gestes. Leurs choix. 

On peut bien dire tout haut qu’on est paresseux, gourmand ou peu sociable. Mais si on n’a pas fait son travail, qu’on a vidé la boite de biscuits ou qu’on ne salue personne, l’heure n’est pas à trouver des excuses. Il faut l’admettre. Parce que le temps parle également. Dans un cas comme dans l’autre.  

Au contraire de celui qui se prétend être quelqu’un d’autre et qui ment, le fait d’être honnête dès le départ peut parfois amener certaines personnes vraies à mentir par la suite. Et ce n’est pas mieux.