Culture

Exposition au Complexe Saint-Laurent : elle «reconstruit» les villes sur ses toiles

le mercredi 25 janvier 2017
Modifié à 0 h 00 min le 25 janvier 2017
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Les paysages urbains que crée la peintre Marie-Josée Bazinet ressemblent à des collages multicolores. Seuls certains éléments propres à chacune des villes qu’elle met en scène permettent de les identifier.

C'est un foisonnement de couleurs et de formes qui s’offrent aux visiteurs à l’occasion de l’exposition de ses œuvres au Complexe Saint-Laurent à La Prairie.

 «J’essaie de recréer des lieux qui m’ont accrochée, mais pas nécessairement des endroits touristiques. Je mets des éléments qui obligent le spectateur à se plonger dans le tableau. Ce n’est pas toujours évident au premier coup d’œil d’identifier le lieu, mais quand on observe comme il le faut, je pense qu’on peut reconnaître assez facilement la ville», explique la résidente de Saint-Lambert.

C’est en 2005 que la peintre a décidé de se lancer dans ce style de peinture qu’elle a nommé sobrement paysages urbains.

«À cette époque, j’étais à New York pour voir Christo (nom du couple d’artistes formés de Christo Vladimiro Javacheff et de Jeanne-Claude Denat de Guillebon) et leur projet The Gates à Central Park. J’ai eu un coup de foudre. Je voulais reproduire les couleurs qui se dégageaient de cette œuvre. Ça a vraiment changé ma façon d’illustrer mes images», raconte la peintre.

Un air de fête

Avant de prendre le pinceau, Marie-Josée Bazinet réalise un croquis au crayon.

«À travers les lignes, les monuments, l’architecture, je trouve ce qui m’accroche. J’y vais selon mon interprétation personnelle», explique cette dernière.

Elle emploie l’acrylique sur ses toiles de grande dimension (1,2 m x 1,5 m), mais a recourt aussi au collage.

«Mon processus créatif se fait surtout le soir, mentionne-t-elle. Je pense aux effets que je veux chercher. Comment me sentais-je dans le milieu où j’étais?»

Questionnée à savoir ce que pense le public de ses créations, Mme Bazinet mentionne que les gens indiquent que ses toiles «dégagent un esprit heureux et coloré».

«Des personnes m’ont dit que ça leur faisait penser un peu [aux toiles de] à Cuba en raison des couleurs», fait-elle remarquer.

Un voisin sculpteur

Amoureuse des arts depuis son enfance, la peintre dit avoir hérité de cette passion de sa mère qui a travaillé dans le domaine de la haute couture. Le fait d’avoir côtoyé durant sa jeunesse un artiste de renom comme voisin a également renforcé son amour pour l’art.

«J’ai grandi à côté du sculpteur Louis Archambault et je pouvais aller dans son atelier. J’avais un œil privilégié sur sa création. Ça m’a marquée», indique la peintre.  

L’exposition de Marie-Josée Bazinet se termine le 20 février. Une quinzaine de tableaux sont présentés pour l’occasion.

Christo et Louis Archambault

- Christo Vladimiro Javacheff et Jeanne-Claude Denat de Guillebon se sont distingués par l'«empaquetage» temporaire de bâtiments, de monuments, de parcs et de paysages en ayant recours à d’immenses toiles de tissu. The Gates était constitué d’un parcours de 37 kilomètres à travers Central Park. Celui-ci était ponctué de 7 500 portiques, mesurant cinq mètres de haut, placés à quatre mètres d'intervalle sur lesquels un rideau de tissu de couleur orange-safran était fixé.

- Louis Archambault a contribué au renouveau de la sculpture au Canada. Il a réalisé des œuvres importantes, dont celles des pavillons canadiens aux expositions internationales de Bruxelles (1958) et de Montréal (1967). (Source: Wikipédia)