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Finir ses études sur son cellulaire comme Steve Bégin

le vendredi 24 février 2017
Modifié à 0 h 00 min le 24 février 2017
Par Martine Veillette

mveillette@journaldechambly.com

Une semaine après son lancement, 6250 personnes étaient déjà inscrites à la plateforme Challenge U, qui propose aux adultes sans diplôme de secondaire de compléter leur formation. L’ancien joueur des Canadiens, Steve Bégin est un de ceux-là.

Selon le créateur de l’application, Nicolas Arsenault, les travailleurs sans diplôme sont le public cible, puisqu’il n’est pas toujours facile pour eux de retourner sur les bancs d’école.

«Les gens aujourd’hui utilisent beaucoup la technologie comme les téléphones intelligents, les tablettes et les ordinateurs pour communiquer ou se divertir. Je voulais apporter le volet apprentissage», mentionne-t-il.

Ambassadeurs

Le Laprairien s’est doté «d’ambassadeurs en or», comme il dit, pour promouvoir son application, soit le combattant d’arts martiaux mixtes Georges St-Pierre, qui a challengé Steve Bégin.

«Georges St-Pierre a complété ses études secondaires. Il trouvait la cause importante et a accepté d’y mettre sa notoriété. Steve Bégin, c’est la clientèle cible», indique M. Arsenault.

Il manque à l’ex-hockeyeur son cours de français ainsi qu’un examen d’anglais de 5e secondaire. Il était à sa dernière année dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec et voulait être repêché dans la Ligue nationale de hockey quand il a pris la décision de lâcher l’école.

«Au début de ma carrière professionnelle, j’alternais entre la ligue nationale et la ligue américaine. Je voulais finir mon secondaire au cas. J’ai regardé ce que je devais faire et c’était tellement compliqué pour la logistique que j’ai abandonné l’idée», soutient le résident de Candiac.

La simplicité de pouvoir terminer ses études sur son cellulaire l’a séduit. Il utilise ses temps libres pour faire progresser ses apprentissages.

Son avenir ne dépend plus de ce diplôme, puisqu’il a investi dans une compagnie de construction. Néanmoins, Steve Bégin trouvait important de le terminer pour être un modèle pour ses filles de 12 ans et 9 ans, mais aussi pour tous les jeunes.

«Au Québec, il y a beaucoup de décrocheurs. Si quelqu’un comme moi termine son secondaire, ça peut les encourager. Je le fais aussi pour mes enfants. Je me vois mal leur dire de poursuivre à l’école si je n’ai pas terminé», dit-il.

Une société de diplômés

M. Arsenault, qui a aussi créé la Fondation Mobilys pour lutter contre le décrochage scolaire, souhaite bâtir une société de diplômés. Il précise que faire son secondaire sur les bancs d’école reste la meilleure des options.

«Ce n’est pas une solution pour remplacer l’école. Par contre, pour certains individus, c’est la meilleure option», dit-il.

Selon ses recherches, 500 000 adultes au Québec travaillent sans détenir un diplôme de secondaire.

«Ça fait beaucoup de monde qu’on peut former. Le taux de décrochage est de 20%. Il y a donc de nouvelles cohortes chaque année qui n’ont pas terminé leur secondaire», soutient-il.

La plateforme a été lancée en projet-pilote en septembre avec 300 personnes, avant d’être lancée officiellement au début du mois de février.

Tout en ligne

Toutes les étapes, à l’exception de l’examen final, se font en ligne. À l’inscription, certains documents sont requis. La personne peut les envoyer à partir d’une photo prise avec son téléphone.

Ensuite, un conseiller d’orientation ouvre le dossier de l’élève dans une commission scolaire et un professeur lui est associé. Ce dernier le suivra durant toute sa progression.

Steve Bégin, qui utilise le service depuis quelques semaines, mentionne que l’apprentissage se fait bien. Pour chaque module, il doit compléter des exercices. Pour les réussir, des lectures et des vidéos explicatives sont accessibles. Il peut aussi poser des questions au professeur.

Quand le cours est complété, l’enseignant fait passer un examen sur la plateforme. Si tout se passe bien, l’élève passera celui du Ministère dans un centre. Il doit le réussir pour avoir son diplôme.