Grâce à sa communauté, un haltérophile de Saint-Mathieu s’envole pour Calgary

Le proverbe dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant. À Saint-Mathieu, il a fallu toute une communauté pour permettre à un des leurs de participer à sa première compétition internationale d’haltérophilie.

À coup de dons personnels, de commandites, et même de vente de lavettes tricotées à la main, Olivier Robert a pu s’envoler pour Calgary où il performera ce samedi, 17 septembre, au North American Open.

Le conseiller municipal de Saint-Mathieu Patrick Pépin s’est personnellement impliqué dans cette campagne de fonds, puisqu’il connaît le jeune homme depuis qu’il est enfant. Il a partagé la demande d’aide financière de l’athlète à ses collègues à la Ville et ces derniers ont accepté de lui remettre 500$, soit bien au-delà des 100$ que la Municipalité offre généralement.

«Tout le monde connaît Olivier à Saint-Mathieu. C’est un p’tit gars qui veut, qui est travaillant et toujours à son affaire. Il est tellement gentil et courtois», souligne M. Pépin.  

Puis, la conjointe du conseiller s’est mise de la partie. Celle qui adore tricoter a fabriqué des lavettes en coton que le couple a vendu en trio pour 10$ via ses réseaux sociaux. En peu de temps, la production a dû être augmentée pour suffire à la demande, relate M. Pépin.

«Nous visitions les Mosaïcultures en voiture avec les enfants et elle était assise à côté de moi en train de tricoter, se souvient-il en souriant. Elle écoutait la télé et tricotait en même temps. C’est parmi ses plus grandes commandes.»

En moins d’un mois, une centaine de lavettes ont été vendues. Parallèlement, Olivier Robert a sollicité son employeur, la Tomate blanche, puis celui de son amoureuse, Industria Pizzéria, à Brossard. Les dons provenant de résidents de Saint-Mathieu qui avaient été mis au courant de son projet s’accumulaient. Le Club des lions de Saint-Mathieu a aussi contribué.

«On en revenait pas de la générosité des gens. Ce genre d’histoire me touche beaucoup», confie M. Pépin.

Au terme de cette campagne de financement digne d’un marathon, Olivier Robert a cumulé 2400$ et des poussières. Un montant suffisant pour couvrir l’hôtel, l’avion, les frais d’inscription de sa compétition… et probablement ceux de sa prochaine, convient l’homme de 18 ans.

Olivier Robert, à gauche, en compagnie de ses coéquipiers. (Photo gracieuseté)

Excitation

Rejoint mercredi à l’aéroport avant son départ pour l’Alberta, le principal intéressé dissimulait difficilement son excitation.

«Jamais je n’aurais imaginé pouvoir voyager pour pratiquer mon sport. Je suis tellement heureux de vivre ça!» a lancé le Mathéen.

Celui qui s’entraîne avec le Club Gros-Bill à La Prairie affrontera pour la première fois des adversaires des États-Unis. Il sera le plus jeune participant de sa catégorie. Son plus proche concurrent en termes d’âge a 6 ans de plus que lui.

«Dans les circonstances, un top 5 serait un très grand accomplissement pour moi. Je ne crois pas qu’une médaille soit réaliste. Je souhaite d’abord battre mes records personnels accomplis au Championnat canadien junior en juin», partage celui qui avait pris le 2e rang cumulatif à cette compétition.

Par-dessus tout, l’haltérophile souhaite profiter de son expérience.

«Je serai heureux, peu importe le résultat. Une bonne performance serait un bonus», estime le jeune homme reconnaissant.

À propos du soutien de sa communauté, Olivier Robert dit en être le premier surpris.

«Au fur et à mesure que le montant augmentait, j’étais dépassé par les émotions, raconte-t-il. J’avais entendu dire que Patrick s’engageait à fond dans ses projets, et c’est vrai!»

Club Gros-Bill

En plus d’Olivier Robert, le Club Gros-Bill aligne 10 autres haltérophiles au North American Open, soit six garçons et quatre filles. Sur place, ils sont accompagnés de leur entraîneur Jocelyn Bilodeau.

«La générosité des gens m’a tellement touché. Jamais personne n’a posé un geste aussi gentil pour moi.» -Olivier Robert

(Photo gracieuseté)