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Grève symbolique des pharmaciens

le lundi 25 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 25 mai 2015
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Des pharmaciens d’un peu partout au Québec, dont ceux de la bannière Uniprix à Candiac, ont tenu une grève symbolique entre 10h et 11h ce matin, pour sonner l’alarme sur les coupures gouvernementales à venir.

Devant le commerce de la rue Montcalm Nord, quatre pharmaciennes distribuaient des tracts afin de sensibiliser les patients aux répercussions qu’aura le projet de loi 28.

«On est au courant des services qui sont menacés, mais la population ne sait pas ce que ça va impliquer à long terme, explique Valérie Déziel, pharmacienne depuis 12 ans. Si les coupures sont maintenues, les propriétaires n’auront pas le choix de couper les heures d’ouverture, de diminuer les services, de commencer à charger pour des services qu’on offre pour le moment gratuitement, dont les conseils aux patients, fax aux médecins et aux hôpitaux, service de piluliers, etc

«Le service de pilulier est essentiel pour les personnes en perte d’autonomie et diminue de beaucoup le risque d’erreurs lors de la prise des médicaments. Si le service n’est plus rémunéré par la RAMQ et que je dois débourser pour l’offrir, je vais inévitablement devoir couper ailleurs», atteste Étienne Beaulieu, propriétaire pharmacien du Uniprix de Candiac.

Équilibre budgétaire

Adopté sous bâillon le 20 avril, le projet de loi 28 du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, demande aux pharmaciens de participer à l’atteinte de l’équilibre budgétaire en revoyant la rémunération des employés et en supprimant le remboursement de certains actes.

«Il nous demande d’offrir plus de services aux patients, tout en coupant 177 M$ dans nos honoraires», s’indignent les salariés.

En appui aux propriétaires

Les pharmaciens propriétaires sont limités dans les actions qu’ils peuvent entreprendre, puisqu’ils pourraient être accusés au criminel pour collusion s’ils se concertent. Pour appuyer leurs employeurs, les pharmaciens ont pris l’initiative de dénoncer les coupures gouvernementales qui obligeront leurs patrons à faire des choix difficiles.

M. Beaulieu a tenu le fort pendant la manifestation des siens.

«La pharmacie est un service de première ligne et quand le patient ne peut pas voir l’infirmière ou son médecin, c’est ici qu’il vient, indique-t-il. Si nos heures de services sont réduites, les gens vont se tourner vers les urgences et ça aura des répercussions sur tout le système de santé. On est loin de régler le problème.»

Les coupes représenteront des pertes annuelles se chiffrant entre 100 000$ et 120 000$ par entreprise, estime M. Beaulieu.