Opinion

Hôpital sous observation

le mercredi 16 novembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 16 novembre 2016
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Voici le billet du 16 novembre 2016 d'Hélène Gingras.

Connaissez-vous bien l’univers dans lequel vous évoluez?

Je l'avoue, je ne connais rien aux hôpitaux. Mais en tant que visiteuse confrontée au système depuis quelques jours, j'ai pu noter certaines observations.

1.  Il y a parfois un manque de communication. J’ai attendu pendant plus de trois heures dans un corridor de l’urgence avec les gens que j'avais rejoints, arrivés en ambulance. Et un peu sous le choc. J’aurais seulement voulu qu’on m’informe de la suite. Mais personne ne nous a jamais adressé la parole. Jusqu’à ce qu’on soit finalement amené dans un bureau de consultation pour voir un médecin.

2. Le personnel hospitalier semble divisé en deux clans: les gentils, attentifs et compréhensifs, puis ceux qu'on semble déranger parce qu'on leur posent une question. Heureusement, la première catégorie est plus nombreuse et compense largement pour l'autre.

3. Le visiteur ne connaît pas les moindres recoins de l’hôpital ni les manières de fonctionner. Trouver une jaquette, sans vouloir déranger le personnel médical, demande de la patience. Même le mode de fonctionnement à la cafétéria est compliqué la première fois.

4. Faire souper à 21h une personne âgée qui n'a jamais connu de repas servis après 18h, c'est suffisant pour la rendre encore plus malade...

5. Il faut souvent garder les questions pour soi. Difficile exercice pour une journaliste. Si l’hôpital vous appelle pour vous dire que votre proche en congé temporaire pour le week-end ne pourra pas regagner sa chambre parce que son voisin avait une bactérie, ne cherchez pas à savoir de quel type de bactérie il s’agit. Même si vous êtes inquiet parce que vous avez passé une journée dans la chambre avant que le diagnostic tombe. Ne soyez pas non plus surpris que la chambre ne soit pas condamnée à votre retour. Vous continuez de vous demanderez pourquoi votre proche n’y est pas retourné plutôt qu’un nouveau patient.

6.  Rappelez-vous que la technologie n’est pas arrivée partout à l’hôpital. Même si on peut faire une réservation au restaurant par internet, envoyer des courriels massifs ou texter plusieurs personnes à la fois, l’hôpital n’a pas encore développé d’application ni d'alerte pour aviser les patients de revenir après s’être inscrit. Au lieu de les faire attendre sur place pendant des heures. Et libérer les salles d'attente.